lundi 9 décembre 2013

EADS va dévoiler lundi soir son plan de restructuration, des milliers d'emplois visés

Le géant européen de l'aéronautique EADS doit dévoiler lundi en Allemagne les détails d'une vaste restructuration de ses activités "Défense" et "Espace" aux syndicats européens qui redoutent de nombreuses suppressions d'emplois.

Réunion lundi soir. Rendre le groupe plus efficace et performant dans les compétitions sur les marchés émergents : c'est ce qui motive la direction d'EADS, bientôt rebaptisé groupe Airbus, pour restructurer l'ensemble de ses activités Défense et Espace. Le directeur exécutif du groupe, Tom Enders, a rendez-vous lundi soir à Munich (sud) avec le comité d'entreprise européen, à qui il a déjà annoncé, mais par voie de presse, des "mesures draconiennes", surtout dans les activités de défense en Allemagne. Mardi se réuniront des comités européens par branche, selon des sources syndicales.
Nouveau défi. Pour "major Tom", c'est un nouveau défi. Après avoir réussi à desserrer l'emprise des États sur EADS, il a entrepris de regrouper les divisions  défense, (Cassidian), espace (Astrium), avec la production d'avions de transport militaires d'Airbus Military, au sein d'une seule division, Airbus Defense and Space. Les réductions de commandes militaires, notamment en Allemagne, ne pourront  "pas rester sans conséquence pour l'activité et les emplois", a prévenu le  patron d'EADS dans un entretien à un magazine allemand.

5.000 à 8.000 emplois visés. Les syndicats craignent que la manoeuvre vise surtout une amélioration de la rentabilité promise aux investisseurs avec qui le groupe a rendez-vous mercredi et jeudi à Londres. L'agence allemande DPA avait annoncé récemment le chiffre de 8.000 suppressions d'emplois, mais EADS n'a pas confirmé. Le Figaro évoquait lundi 5.000 à 6.000 suppressions de postes, sans aucun licenciement, se référant à "de bonnes sources". D'après le quotidien français, les réductions d'emplois seraient obtenues via des plans de départs volontaires, des reclassements, le non-remplacement de salariés partant en retraite et le non-renouvellement de contrats d'intérimaires et de CDD.

Demande d'intervention politique. Le plus grand syndicat d'Allemagne, IG Metall, a organisé le mois dernier une vaste journée d'action en guise d'avertissement. Plusieurs syndicats français ont adressé une lettre au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, estimant qu'un "groupe industriel dont le carnet de commandes est d'environ 650 milliards d'euros (...) doit être en mesure de maintenir l'activité de ses sites". Ils demandent à l'État, qui détient 12% du capital, de "peser afin que les intérêts industriels nationaux ainsi que les intérêts sociaux des personnels  d'EADS soient préservés". Des appels à une intervention politique qui vont mettre à l'épreuve la nouvelle gouvernance du groupe, que Tom Enders a voulu indépendante des trois États présents au capital, la France, l'Allemagne et l'Espagne. Depuis une réforme entrée en vigueur cette année, ils ne sont que de simples actionnaires et ne sont plus représentés au conseil d'administration. Le patron allemand recule rarement devant une épreuve de force avec les gouvernements mais cela ne lui a pas toujours réussi. L'Allemagne a ainsi bloqué l'année dernière sa tentative de fusion avec le fabricant d'armes britannique BAE Systems. EADS emploie quelque 50.000 personnes en France et en Allemagne.
 

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