jeudi 19 septembre 2013

Maison de retraite fermée car jugée dangereuse : une aide-soignante évoque 4 décès en une semaine

Alors qu'une maison de retraite à Bessenay fait l'objet d'une fermeture administrative après une inspection qui a révélé de nombreux dysfonctionnements, une employée de l'établissement affirme que 4 personnes y sont décédées début septembre.

Cinq décès sont survenus depuis août, dont quatre lors de la première semaine de septembre, parmi les pensionnaires de la maison de retraite qui fait l'objet d'une fermeture administrative dans le Rhône, a indiqué jeudi sur place une employée de l'établissement. Carole, aide-soignante de 34 ans qui travaille depuis quatre ans au "Calme de l'Etang", établissement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) dépendant du groupe DomusVi et situé à Bessenay, dans le Rhône, a perdu sa propre belle-mère qui était pensionnaire de l'établissement, décédée à la suite d'une "détresse respiratoire majeure". Selon elle, tous les décès seraient la conséquence d'une détresse respiratoire.

"J'ai envoyé au titre de la famille, mais aussi de soignante, une lettre à l'Agence régionale de santé (ARS) pour poser la question, au vu de ces cinq décès dont quatre en une semaine, pour savoir s'ils étaient sûrs qu'on ne pouvait pas imputer ça à la présence de légionellose, et si tout avait été fait pour éviter cette présence de légionelles. Je ne peux pas affirmer quoi que ce soit, mais je leur ai posé la question", a déclaré à la presse Carole, délégué CGT du personnel. Interrogé à Lyon lors d'une conférence de presse sur d'éventuels décès liés aux dysfonctionnements dénoncés par l'ARS pour fermer l'établissement, le docteur Michel Vermorel, directeur de la direction handicap et grand âge à l'ARS Rhône-Alpes, a dit n'avoir "aucun élément pour permettre d'abonder dans ce sens".

Jeudi matin, les portes du "Calme de l'Etang", un bâtiment de deux étages à la façade rose, bordé d'un parc et d'apparence très accueillant, situé dans une petit commune boisée, étaient fermées. Après la fermeture temporaire annoncée mercredi par l'ARS, une administratrice provisoire a été nommée pour quatre semaines par la préfecture. Déjà sur place jeudi matin, cette dernière a précisé qu'elle avait jusqu'au 2 octobre pour reloger la soixantaine de pensionnaires. "On va faire au mieux pour les placer dans les meilleurs endroits", a-t-elle dit, évoquant 70 places disponibles dans des établissements de la région. Dans un communiqué publié jeudi, le groupe DomusVi, qui a porté plainte pénalement, reconnaît qu'une "remise en ordre" avait été engagée et que "certaines des observations et critiques sont fondées". Cependant DomusVi regrette "une décision de fermeture aussi rapide" et souhaite "une réouverture rapide fondée sur une restructuration forte de l'équipe en place".
 

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