Le Front national n'échappe pas, comme tous les partis
politiques, à des luttes de pouvoir tenaces. Notamment ces dernières années sur
la stratégie à suivre pour le parti. Mais entre la ligne dure de Jean-Marie
Le Pen et Bruno Gollnisch et la ligne de dédiabolisation de Marine
Le Pen, c'est cette dernière qui l'avait emportée au congrès de
2011. Et aujourd'hui, les « marinistes » ne boudent pas leur plaisir à la
lecture du dernier
baromètre annuel de TNS-Sofres. Au siège du FN, on s'est
immédiatement félicité de ces chiffres mercredi matin. "La dédiabolisation du
Front National est achevée parmi le peuple. Seule une petite caste
intellectuellement congelée (...) continue de vouloir nous caricaturer", a réagi
le vice-président du FN, Florian Philippot.
L'homme qui monte dans ce parti influe de plus en plus sur la stratégie, programmatique de Marine Le Pen : il fait partie de cette nouvelle génération qui veut le pouvoir et ne souhaite plus cantonner le FN à son rôle de parti protestataire. « On a tout fait pour nous présenter comme des gens dangereux" mais "c'est vrai aussi que du côté du Front, on a parfois fait tout ce qu'il fallait", a convenu, pour sa part, l'un des deux députés marinistes, Gilbert Collard.
"Pas de décrue post-électorale"
Selon l'enquête publiée par Le Monde, l'adhésion aux idées du FN se stabilise à son plus haut niveau (32% des Français) et son image s'améliore, notamment auprès des sympathisants UMP. Dans l'historique des enquêtes de l'institut, une adhésion à 32% n'avait été atteinte qu'en 1991. Elle se situait à 28% en mai 2002 et a connu un bond de 14 points depuis 2010. "Ce qui est frappant, c'est qu'il n'y a pas de décrue post-électorale" comme après les présidentielles de 1995 ou de 2002, souligne à l'AFP Emmanuel Rivière, directeur du département Opinion chez TNS-Sofres
Sur fond de crise économique, il pointe une conjonction nouvelle : "un niveau d'adhésion élevé aux idées frontistes, un étiage électoral haut (17,9% à la présidentielle) et un niveau bas de ceux qui considèrent le FN comme un danger". Le parti de Marine Le Pen ne "représente un danger pour la démocratie" qu'aux yeux de 47% de sondés (-6), passant pour la première fois sous la barre des 50% (39% chez les sympathisants UMP). De même, 35% des sondés (40% à l'UMP) jugent le FN en "capacité de participer à un gouvernement", en hausse de 10 points sur deux ans.
Toutefois, à la lecture de l'enquête, il s'agit bien plus d'une victoire stratégique de Marine Le Pen qui tend à présenter un nouveau FN version « soft » qu'une victoire des idées traditionnelles du FN. Ainsi, une très large majorité de Français interrogés, 81%, n'adhèrent pas aux "solutions" que propose Marine Le Pen, même si 35% d'entre eux adhèrent à ses "constats". Seuls 12% adhèrent à la fois "aux constats" et "aux solutions". 63% des sondés n'ont "jamais voté" et "n'envisagent pas de voter FN à l'avenir" et 4%, s'ils l'ont déjà fait, n'en ont plus l'intention. "On n'est pas dans un phénomène de banalisation", note Emmanuel Rivière.
Le retour au franc perd encore un point (29%) et seuls 24% (+2) trouvent qu'"en matière d'emploi", "on doit donner la priorité à un Français sur un immigré en situation régulière". "Quand les mots d'ordre sont exclusifs au FN comme la sortie de l'euro ou la peine de mort, on note plutôt un repli", selon l'analyste de TNS-Sofres.. "Cela montre bien que c'est plutôt ce qui se passe au sein de l'UMP qui compte. Ses leaders aident à ce que les thématiques de l'immigration et de l'islam soient plus présentes, plus débattues et sans doute vécues comme plus problématiques", affirme-t-il.
Sondage réalisé du 24 au 28 janvier auprès d'un échantillon de 1.012 personnes représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas.
L'homme qui monte dans ce parti influe de plus en plus sur la stratégie, programmatique de Marine Le Pen : il fait partie de cette nouvelle génération qui veut le pouvoir et ne souhaite plus cantonner le FN à son rôle de parti protestataire. « On a tout fait pour nous présenter comme des gens dangereux" mais "c'est vrai aussi que du côté du Front, on a parfois fait tout ce qu'il fallait", a convenu, pour sa part, l'un des deux députés marinistes, Gilbert Collard.
"Pas de décrue post-électorale"
Selon l'enquête publiée par Le Monde, l'adhésion aux idées du FN se stabilise à son plus haut niveau (32% des Français) et son image s'améliore, notamment auprès des sympathisants UMP. Dans l'historique des enquêtes de l'institut, une adhésion à 32% n'avait été atteinte qu'en 1991. Elle se situait à 28% en mai 2002 et a connu un bond de 14 points depuis 2010. "Ce qui est frappant, c'est qu'il n'y a pas de décrue post-électorale" comme après les présidentielles de 1995 ou de 2002, souligne à l'AFP Emmanuel Rivière, directeur du département Opinion chez TNS-Sofres
Sur fond de crise économique, il pointe une conjonction nouvelle : "un niveau d'adhésion élevé aux idées frontistes, un étiage électoral haut (17,9% à la présidentielle) et un niveau bas de ceux qui considèrent le FN comme un danger". Le parti de Marine Le Pen ne "représente un danger pour la démocratie" qu'aux yeux de 47% de sondés (-6), passant pour la première fois sous la barre des 50% (39% chez les sympathisants UMP). De même, 35% des sondés (40% à l'UMP) jugent le FN en "capacité de participer à un gouvernement", en hausse de 10 points sur deux ans.
Toutefois, à la lecture de l'enquête, il s'agit bien plus d'une victoire stratégique de Marine Le Pen qui tend à présenter un nouveau FN version « soft » qu'une victoire des idées traditionnelles du FN. Ainsi, une très large majorité de Français interrogés, 81%, n'adhèrent pas aux "solutions" que propose Marine Le Pen, même si 35% d'entre eux adhèrent à ses "constats". Seuls 12% adhèrent à la fois "aux constats" et "aux solutions". 63% des sondés n'ont "jamais voté" et "n'envisagent pas de voter FN à l'avenir" et 4%, s'ils l'ont déjà fait, n'en ont plus l'intention. "On n'est pas dans un phénomène de banalisation", note Emmanuel Rivière.
Le retour au franc perd encore un point (29%) et seuls 24% (+2) trouvent qu'"en matière d'emploi", "on doit donner la priorité à un Français sur un immigré en situation régulière". "Quand les mots d'ordre sont exclusifs au FN comme la sortie de l'euro ou la peine de mort, on note plutôt un repli", selon l'analyste de TNS-Sofres.. "Cela montre bien que c'est plutôt ce qui se passe au sein de l'UMP qui compte. Ses leaders aident à ce que les thématiques de l'immigration et de l'islam soient plus présentes, plus débattues et sans doute vécues comme plus problématiques", affirme-t-il.
Sondage réalisé du 24 au 28 janvier auprès d'un échantillon de 1.012 personnes représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas.
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