Le système était ingénieux. Il permettait aux surveillants du
service de nuit du mirador de la prison de Pau de ne pas
pointer régulièrement pendant la nuit. Une enquête a été ouverte par le parquet
de Pau et l'Administration pénitentiaire, sur ce système sophistiqué de
minuterie qui évitait à certains surveillants d'avoir à pointer toutes les
demi-heures.
L'histoire, révélée par le quotidien Sud-Ouest, remonte à plusieurs années.
Alors que dans la maison d'arrêt de 250 places les relations entre surveillants
et direction s'étaient dégradées, la direction avait fait part de difficultés,
qui ont entraîné cette enquête de l'Inspection des services pénitentiaires,
a-t-on appris de source syndicale.
L'inspection a découvert un boîtier assorti de pinces crocodile
permettant de court-circuiter l'interrupteur placé dans le mirador, que les
surveillants doivent actionner la nuit, en principe toutes les demi-heures pour
indiquer qu'ils sont bien en veille.
La découverte a entraîné le dépôt d'une plainte par le
directeur de l'Administration pénitentiaire et le déclenchement d'une procédure
disciplinaire. D'autres irrégularités, notamment un registre de fouilles avec la
mention RAB (qui pourrait vouloir dire "rien à battre", selon un surveillant)
ont été détectées. Selon une source judiciaire, le parquet de Pau a ouvert en
juin une enquête préliminaire pour "entrave au bon fonctionnement d'un
traitement automatique de données", confiée à la gendarmerie, et qui touche à sa
fin. Parallèlement, des procédures disciplinaires viseraient plusieurs agents,
qui seront convoqués en conseil national de discipline avant la fin octobre,
selon la source syndicale
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