La mort, fin novembre 2010, d'un Malien sans papiers à
Colombes, n'est pas due au Taser.
La justice a rendu mercredi une ordonnance de non-lieu dans cette affaire,
estimant que les tirs de pistolet à impulsion électrique "n'ont pas joué un rôle
direct et certain" dans le décès de cet homme de 38 ans survenu lors de son
interpellation et "aucune faute ne peut être reprochée aux policiers
intervenants", selon ce document. Enquêtant sur des faits d'homicide
involontaire, la juge d'instruction a donc conclu qu'ils n'étaient "pas
établis", pas plus que "les faits de violences volontaires ayant entraîné la
mort sans intention de la donner". Se basant sur le rapport d'autopsie, la juge
a souligné que le décès était lié à une drépanocytose, une maladie de
l'hémoglobine d'origine génétique, dont était atteint le défunt.
Me Marie-Alix Canu-Bernard, l'avocate de la famille du défunt,
a indiqué dans un communiqué qu'elle "relev(ait) appel" de la décision,
estimant que des "fautes ont été commises par les services de police". L'avocate
s'appuie sur un avis rendu le 4 mai par le Défenseur des droits qui avait
demandé au ministère de l'Intérieur des poursuites disciplinaires à l'encontre
des policiers concernés. Il leur reprochait d'avoir fait "un usage abusif" de
leur pistolet à impulsion électrique "en mode contact" à l'encontre du sans
papiers Malien. Cet homme en situation irrégulière était décédé peu de temps
après avoir été aspergé de gaz lacrymogène et avoir reçu deux décharges du
pistolet Taser lors de son interpellation le 30 novembre 2010.
Gaz lacrymogène, coups de bâton de défense, les policiers
avaient expliqué avoir tout essayé avant de se servir du Taser, pour maîtriser
un homme décrit par la police comme particulièrement violent et de forte
corpulence. Au moment du contrôle d'identité, à la suite d'un différend avec son
colocataire, l'homme avait "pété les plombs", selon la police. Il avait tenté
de s'enfuir dans les étages de l'immeuble avant de blesser avec un marteau
quatre des huit policiers qui le poursuivaient. La police avait alors fait
usage du Taser.
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