Tout est parti d'un arrêté municipal de la mairie
de Montpellier.
Un arrêté "pris en catimini", selon les épiciers de nuit
montpelliérains, qui n'en ont pris connaissance que "par hasard", et
qui suscite leur colère : il ordonne tout simplement la fermeture des épiceries
de nuit entre 2 heures et 6 heures dans le centre-ville et les faubourgs de la
ville.
Mounif Letaïef, un épicier de nuit ayant pignon sur rue à
Montpellier, affirme que son avocate déposera lundi
un référé devant le tribunal administratif "contre cet arrêté municipal qui
est discriminatoire". "D'abord, il vise les commerçants arabes, puisque
99% des épiciers de nuit sont arabes, explique-t-il. Or, le maire ne
l'ignore pas et semble faire plaisir au Front national". Par ailleurs,
ajoute le commerçant, "les autres épiceries de nuit de la ville - celles
ouvertes dans les cités périphériques, soit une bonne cinquantaine - ne sont pas
visées par ce texte, il faudra bien nous expliquer pourquoi".
Menaces de blocage du tramway
En attendant le référé, les épiciers ont décidé de passer
outre. Ainsi, toutes les épiceries de nuit visées par cet arrêté sont restées
ouvertes dans la nuit de samedi à dimanche. "Nous attendons que la police
vienne nous verbaliser", précise Mounif Letaïef.
Au cabinet d'Hélène Mandroux, maire PS de la ville, on précise
que l'arrêté, applicable depuis le 4 mai, "a été affiché sur le tableau du
public dans le hall de la mairie le 27 avril". Face à la réaction des
commerçants, "nous leur laissons le temps de s'organiser jusqu'au 20 mai.
Après ce délai, les épiciers de nuit en infraction seront verbalisés",
ajoute-t-on.
Et face aux accusations de discrimination, l'adjointe en charge
de la sécurité à l'origine de l'arrêté, Régine Souche, se défend : "nous
avons de plus en plus de plaintes des voisins de ces établissements de nuit à
cause de regroupements dans la rue, générant des cris, des bagarres, des
bouteilles brisées, des véhicules garés en double file avec la musique à fond,
etc. Et puis, l'interdiction de vendre de l'alcool dans ces épiceries après
22h00 n'est pas respectée par certains, tout le monde le sait". Bien décidé
néanmoins à faire annuler cet arrêté coûte que coûte, Mounir Letaïef prévient :
"lundi, en fin de matinée, nous irons bloquer le trafic du tramway devant la
nouvelle mairie".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire