lundi 10 février 2014

Meurtre d'Agnès : le collège Cévenol fermera à la fin de l'année

Comment se relever après la mauvaise publicité faite par une affaire d'assassinat ? Au collège Cévenol, on vous répondra que c'est impossible. L'établissement du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) s'apprête à mettre un terme à son activité, a indiqué dimanche l'association qui le gère. "Le président de l'AUCC (association unifiée du collège Cévenol, ndlr) a annoncé qu'au regard de la situation du Collège Cévenol à ce jour, il n'était pas possible d'envisager la poursuite de son activité dans sa forme actuelle, au-delà du terme de l'année scolaire en cours", explique l'AUCC dans un communiqué, au lendemain de leur assemblée générale annuelle.
En proie à des difficultés de trésorerie depuis plusieurs années, le collège-lycée international Cévenol a été placé en redressement judiciaire en mai dernier. En 2011, l'affaire Agnès Marin, une élève de première assassinée et dont le corps calciné avait été retrouvé dans la forêt, a porté un coup fatal à l'établissement. Matthieu, lycéen du même ensemble scolaire, avait été reconnu coupable et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Après le drame de 2011, l'établissement a connu de nombreuses désaffections d'élèves. "Le procès en juin 2013 a rendu inaudible toute communication sur ce qu'était vraiment le Collège Cévenol, sur la qualité de ses équipes et sur celles de son projet d'établissement", a aussi regretté l'association.
Plus que 87 élèves cette année
"Nous avions 87 élèves à la rentrée de septembre 2013 alors qu'on disait que le minimum était de 90. L'administrateur judiciaire recherche toutes les possibilités d'une reprise, pour en faire un centre éducatif par exemple, ou un centre économique", a aussi souligné Laurent Pasteur, vice-président de l'association gérant le Cévenol. Il a précisé que la scolarité des collégiens et lycéens se poursuivra bien jusqu'à juillet, les financements ayant été assurés jusque-là.
L'avocat de la famille d'Agnès, Me Francis Szpiner, avait annoncé jeudi dernier avoir assigné l'Etat pour faute lourde devant le tribunal de Paris. Le meurtrier de la jeune fille avait été remis en liberté après un premier viol et avait pu s'inscrire dans cet établissement après l'avis d'un pédopsychiatre concluant à sa non-dangerosité.
Fondé par des protestants en 1938, l'établissement privé sous contrat dont la devise est "Humanisme & Tolérance", accueille des pensionnaires de 30 nationalités différentes venus faire leurs études en France, mais aussi des enfants d'expatriés ou encore des élèves en difficulté avec leur famille.
 

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