mercredi 5 février 2014

Avec Uber, les automobilistes pourront s’improviser taxis

Après les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), de nouveaux concurrents s’apprêtent à croquer le des taxis parisiens : les particuliers. La start-up californienne Uber lance aujourd’hui une application pour mobile qui va permettre à tout automobiliste — ou presque — de s’improviser chauffeur dans les rues de et en proche banlieue. 

 Déjà commercialisé avec succès dans une quinzaine de villes aux Etats-Unis, le service, baptisé UberPOP, ressemblera à du covoiturage. « Ce sera la même philosophie mais dans un cadre exclusivement urbain », précise Pierre-Dimitri Gore-Coty, directeur général d’Uber . Principales conditions requises pour intégrer le réseau en tant que chauffeur : avoir un véhicule de moins de cinq ans en bon état, être âgé d’au moins 21 ans, fournir un certificat d’assurance et un extrait de casier judiciaire. Une formule que l’entreprise assure être parfaitement légale et sécurisée.

Le passager devra de son côté s’acquitter, comme dans un taxi, d’une somme variant en fonction du temps (35 cts/min) et de la distance parcourue (80 cts/km), sachant que la course sera facturée 4 € minimum. Uber France se rémunérera en prélevant une commission variant « de 10 à 20% », indique son directeur général. Grâce à leur smartphone, les usagers pourront, entre autres, localiser en temps réel les véhicules à proximité. Et c’est sans doute là que le système va pécher.

Uber dispose d’une importante base de clients potentiels grâce aux données collectées via son application pour VTC. En revanche, l’entreprise risque de manquer sérieusement de voitures. « Notre objectif principal est la fiabilité, reconnaît Pierre-Dimitri Gore-Coty. Il va falloir que le réseau soit suffisamment dense pour conduire chacun où il veut, quand il veut. »

« Dans un premier temps, nous allons démarrer avec quelques dizaines de conducteurs », poursuit le jeune patron. Des chauffeurs qui, en théorie, auront un métier à côté, et n’exerceront donc cette activité qu’à la marge, une poignée d’heures par semaine tout au plus.

Autre difficulté : tout comme Djump et Heetch, les deux autres sociétés présentes sur ce créneau dans la capitale, l’entreprise va devoir faire face à la grogne des taxis, déjà bien échaudés par le déferlement de VTC. « Nous allons saisir les tribunaux pour travail dissimulé et concurrence déloyale, annonce Alain Griset, le président de l’Union nationale des taxis. Il est anormal que certains paient des impôts et des cotisations sociales et que d’autres y échappent. »

http://www.leparisien.fr/paris-75/avec-uber-les-automobilistes-pourront-s-improviser-taxis-05-02-2014-3562399.php

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