vendredi 24 janvier 2014

Mory Ducros : l'offre de reprise d'Arcole nettement améliorée

Après huit heures de négociation à Bercy et à quelques heures du comité d'entreprise, le principal actionnaire de Mory Ducros, Arcole Industries, a revu à la hausse son offre de reprise du transporteur en faillite. Ce sont finalement 2 150 salariés, soit 250 de plus, qui seront conservés.

Petite embellie pour les salariés de Mory Ducros. Au sortir, dans la nuit de mercredi à jeudi, d'une négociation de huit heures au ministère du Redressement productif, l'offre de reprise du transporteur par Arcole Industries a été nettement améliorée.

Le principal actionnaire de l'entreprise s'est engagé à garder 2 150 des plus de 5 000 salariés du groupe en redressement judiciaire, contre 1 900 dans l'offre initiale. Il a également proposé de verser 7 000 euros d'indemnités supra légales à chaque salarié non repris. Les syndicats réclamaient au début des discussions 6 000 euros par salarié licencié et 1 000 euros par année d'ancienneté. "La négociation a été très difficile. On est à 7 000 euros par salarié. Ce n'est jamais suffisant, mais derrière se jouait le risque de perdre les 5 000 emplois", explique Patrice Clos (FO-Transport)..
40 agences Mory Ducros menacées de fermeture
A la demande des syndicats, Arcole s'engage aussi à "maintenir le statut social des salariés de Mory Ducros pendant deux ans", a expliqué Jérôme Vérité, délégué syndical CGT qui estime que les syndicats sont "allés au bout du bout avec l'actionnaire", mais s'attend "forcément à des réactions dans les agences". "Pour l'heure, on prend acte de cette négociation (...) nous consulterons les salariés aussi à la lumière des annonces de jeudi puisqu'on connaîtra les sites qui vont fermer et l'impact d'emploi sur ceux qui resteront ouverts", a-t-il expliqué.
Le projet sera présenté en détails lors d'un comité d'entreprise qui se tient jeudi chez Mory Ducros. Le scénario le plus probable est le maintien de 45 des 85 agences existantes. Les syndicats restent prudents. "Si le plan permet d'arriver à la pérennité de l'activité économique et des emplois qui en dépendent, on donnera notre avis jeudi. C'est un tout", confie Fabian Tosolini (CFDT-Transports). La CGT va consulter les salariés "massivement" et se positionnera "avant vendredi soir".

L'Etat promet 500 emplois pour les salariés licenciés

Présent lors de la négociation, Arnaud Monteboug a promis "500 emplois dans des entreprises publiques" pour les salariés licenciés, selon Jérôme Vérité (CGT). Un chiffre qui a oscillé entre 250 et 1000 emplois au fil des diverses réunions tenues à Bercy. Les syndicats ont demandé la mise en place d'une "bourse à l'emploi" comme lors de la liquidation en 2012 de la Sernam, autre poids-lourds du secteur.
L'Etat s'était dit prêt à soutenir le projet d'Arcole via un prêt de 17,5 millions d'euros en contrepartie d'un plan social amélioré et d'un changement de l'équipe dirigeante de Mory Ducros. L'entreprise a perdu 79,5 millions d'euros lors de son dernier exercice pour un chiffre d'affaires de 765,5 millions. Sa dette d'exploitation s'élève à 202,7 millions d'euros. Son dépôt de bilan, le 26 novembre, est l'un des plus importants enregistrés en France depuis la faillite du fabricant de petit électroménager Moulinex en 2001, qui avait laissé sur le carreau 3.300 salariés sur 5.500.

Le tribunal de commerce de Cergy-Pontoise doit se prononcer le 31 janvier sur l'offre d'Arcole, ainsi que les trois autres projets plus partiels de reprise.
 

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