jeudi 19 décembre 2013

Rafale de réactions après l'échec de Dassault au Brésil

"Le Brésil n'était pas une cible prioritaire" a réagi jeudi matin le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, après que ce pays ait annoncé préférer un avion suédois au Rafale. Les regards sont désormais tournés vers l'Inde où des négociations pourraient aboutir "dès 2014".

"Ce n'est pas un échec mais plutôt une déception", a commenté Jean-Yves Le Drian, jeudi matin, sur Europe 1, après que le Brésil a anéanti mercredi soir les espoirs pourtant nourris de Dassault de commercialiser enfin son avion supersonique. Les brésiliens ont en effet opté pour le suédois Gripen NG pour un contrat d'achat de 36 appareils estimé à plus de cinq milliards de dollars. Mais le ministre de la Défense d'ajouter aussitôt que "le  Brésil n'était pas une cible prioritaire".

Alain Vidalies, le ministre délégué aux relations avec le Parlement, moins optimiste que son collègue de la Défense, a vu "une mauvaise nouvelle" dans le choix par le Brésil d'un avion de chasse suédois, avec, a-t-il reconnu sur i>TELE, des implications budgétaires. "Il faut être clair que dans la loi de programmation militaire, il y avait comme équilibre financier la vente d'un certain nombre de ces avions", a relevé l'élu landais. "Il reste le marché de l'Inde qui, lui, serait suffisant", a toutefois ajouté le ministre.  
"Nous sommes en compétition mondiale"
"Nous sommes en compétition mondiale encore dans de nombreux pays. C'est une bataille, c'est très difficile", a déclaré pour sa part le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, sur RTL. La France n'a "certainement pas" renoncé à vendre le Rafale, a-t-il ajouté. "Luttons contre notre propre découragement." 
Louis Gallois, ancien président d'EADS - qui détient 46 % de Dassault Aviation - et Commissaire général à l'investissement, a dit sur BFM TV espérer que la discussion très avancée avec l'Inde "se passera bien". "Au Brésil, si le Rafale n'a pas été choisi, ce n'est pas parce qu'il n'est pas bon. C'est parce que les Brésiliens ont considéré qu'il leur fallait un avion qui ait des caractéristiques, des qualités nettement inférieures. Le Gripen ne se compare pas au Rafale", a-t-il ajouté.
Paris négocie avec l'Inde
New Delhi a en effet retenu le Rafale, le préférant en finale à l'Eurofighter. Un contrat qui pourrait aller jusqu'à 189 unités, si une option était levée, indiquaient des négociateurs en janvier. "Nous avons de bonnes raisons de croire que sur l'Inde et sur le Golfe, il y aura bientôt des résultats", a également dit Jean-Yves Le Drian jeudi sur Europe 1, parlant d'une négociations sur 126 appareils supersoniques qui pourrait aboutir "dès 2014".   
Dès mercredi soir, le constructeur français avait "regretté" que le choix du Brésil se porte sur "le Gripen, doté de nombreux équipements d'origine tierce, notamment américaine, qui n'appartient pas à la même catégorie que le Rafale : monomoteur et plus léger, le Gripen n'est pas équivalent en termes de performances et donc de prix", a insisté Dassault. Invité de LCI mercredi soir, Olivier Dassault, président du conseil de surveillance du groupe Dassault a  réaffirmé sa confiance dans l'exportation du Rafale, "le meilleur avion du monde."
 

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