lundi 25 mars 2013

Rythmes scolaires: l'application dès 2013 votée à Paris, grève dans les écoles

Près d'une école parisienne sur six est fermée ce lundi selon le syndicat enseignant Snuipp qui proteste contre le vote de la réforme des rythmes scolaires dans la capitale. Voici ce qu'a prévu la Mairie de Paris.
Alors que le Conseil de Paris a adopté lundi le voeu de la majorité municipale prévoyant l'entrée en application dès la rentrée 2013 de la réforme des rythmes scolaires, avec le retour de la semaine de quatre jours et demi, 200 à 300 enseignants se sont rassemblés lundi matin sous les fenêtres de l'hôtel-de-ville pour exprimer leur mécontentement. "Bertrand Delanoë n'a pas écouté la communauté éducative dans son ensemble", estime Jérome Lambert secrétaire départemental du Snuipp qui dénonce les contours encore flous de la réforme.
De nombreuses écoles sont perturbées par cette troisième journée de grève. Selon les premiers chiffres du Snuipp, 100 écoles sur 663 étaient totalement fermées ce lundi.
Le maire de Paris Bertrand Delanoë a annoncé la semaine dernière que la réforme entrerait en vigueur dès la rentrée 2013 en primaire, comme le prévoit la loi. 137.000 petits Parisiens - et leurs parents - sont concernés. Au programme : une demi-journée d'école en plus, 3h de nouvelles activités péri-scolaires facultatives animées par des intervenants autre que les professeurs. Voici le détail des mesures prévues.

Une demi-journée de cours le mercredi. La Mairie de Paris a choisi de revenir dès la rentrée 2013 à la semaine de quatre jours et demi. Alors qu'avant 2008 - date du passage à la semaine de quatre jours -, la majorité des écoles avaient classe le samedi matin, la demi-journée supplémentaire aura lieu le mercredi matin. Mais "le samedi matin n'est pas fermé", explique Anne Coret. Si les écoles souhaitent plutôt faire classe le samedi, elles ont la possibilité de "soumettre au directeur académique des services de l'Education nationale une organisation différente de la semaine", indique la Mairie de Paris.
Des horaires et des temps de travail inchangés... : "Si le but de la loi était de réduire le temps journalier, ce n'est pas le cas. Il y a toujours 6 heures de classe par jour", souligne Anne Coret. Comme c'est le cas actuellement, les petits Parisiens étudieront de 8h30 à 11h30, et de 13h30 à 16h30. Les changements notables ne concernent que deux jours dans la semaine.
... mais3h par semaine dédiées à de nouvelles activités péri-scolaires facultatives. Les mardis et vendredis, de 15h à 16h30, les créneaux seront consacrées à des activités péri-scolaires facultatives. Les parents qui le souhaitent pourront récupérer leurs enfants à 15h. "Au début, on a parlé de 45 minutes par jour, mais à Paris ça ne marche pas car on n'a pas le temps de se déplacer. Et avoir les animateurs nécessaires pour 45 min par jour, c'était injouable. Le projet de la Mairie a donc été fixé à deux fois 1h30", explique Anne Coret. Ces activités, ou ateliers, sont "ciblés par âge" et seront "portés par quelqu'un qui n'est pas le professeur". Même si "a priori les enseignants pourront entrer dans ce projet péri-éducatif s'ils le souhaitent".
Objectif : "Instaurer du culturel dans la journée de l'enfant", qui touchera à des sujets culturels ou scientifiques notamment. "On a la garantie que ce ne sera pas de la garderie. Il y a une volonté de la Mairie à mettre du contenu", assure Anne Coret. "C'était une de nos volontés : 3h pour que les enfants s'investissent", poursuit-elle, affirmant que cet investissement est "un facteur de lutte contre l'échec scolaire".
Ces types d'ateliers existent déjà dans certaines de la capitale. "La Mairie de Paris subventionne déjà ce type de projets pédagogiques, comme la découverte de l'architecture de la ville de Paris. Déjà en ZEP, 1h par par semaine les élèves de CE1 ont une séance de lecture avec la personne chargée de la bibliothèque. On leur lit des histoires, ils fabriquent des objets livres par exemple", détaille Anne Coret. "La Mairie compte former des animateurs de la ville, qui travailleront en coordination avec des ressources déjà existantes sur Paris, comme le CNRS. C'est passionnant si des chercheurs viennent vulgariser leur savoir", indique-t-elle.
Toutes les écoles sont-elles concernées ? Anne Coret souligne que "le vœu de Bertrand Delanoë (présenté lundi) fait fonction de projet cadre". S'il n'est pas encore défini pour les maternelles, il va être proposé à toutes les écoles "qui pourront demander une dérogation" dans certains cas. "Chaque école choisit si elle veut modifier ces horaires. Ça devient un projet d'école, qui doit être validé par l'ensemble de la communauté éducative dans l'établissement concerné, et qu'elle propose à la mairie et au rectorat", en expliquant ses motivations. Le rectorat a le dernier mot.
Un suivi de prévu. "On va le voir tout de suite si c'est mis en place", rappelle Anne Coret, soulignant que "ce n'est pas sûr que ce soit mis en place en septembre, mais ce n'est pas à nous de le dire", beaucoup de facteurs entrant en ligne de compte. "Nous on a dit "il faut que ça change", "la Mairie a les moyens". On sera là pour vérifier, on prend acte." La Mairie a ainsi mis en place des instances de suivi pour s'assurer du bon déroulement du processus. "La concertation n'est pas lâchée, il faut voir ce qui marche ou pas, c'était une de nos exigences", déclare Anne Coret.
 

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