mercredi 6 mars 2013

Retour de Sarkozy : la gauche ironise, le FN montre les dents

La classe politique n'a pas tardé à réagir ce mercredi à la confidence choc de Nicolas Sarkozy qui assure être prêt en 2017 à revenir "non par envie mais par devoir".
Nicolas Sarkozy pourrait faire son retour "non par envie mais par devoir". Cette confidence de l'ancien président de la République savamment distillée par l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, a mis la classe politique en émoi. Ses adversaires d'hier n'ont pas tardé à réagir pour rappeler son bilan. Par la voix de Florian Philippot, le FN estime que "vu la situation catastrophique dans laquelle il a laissé la France après dix ans de pouvoir, dont cinq à l'Elysée, le seul service qu'il puisse rendre aux Français est de ne plus jamais solliciter la moindre responsabilité politique".
Selon le vice-président du FN, "Nicolas Sarkozy semble être touché par le syndrome de la giscardisation : à peine quelques mois après sa défaite électorale, il utilise tous les stratagèmes de communication pour tenter et retenter un hypothétique retour. Son épouse Carla Bruni est même envoyée en mission, comme Bernadette Chirac...", avant de conclure que "l'outrance du personnage en devient pathétique".
Duflot et Belkacem préfèrent en rire
A la sortie du Conseil des ministres, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a fustigé "la méthode autoritaire et brutale" avec laquelle Nicolas Sarkozy a dirigé la France. "Notre pays est confronté à tant de difficultés. Ces difficultés (...) sont aussi le fruit de la politique du passé", a-t-il poursuivi.
A gauche, d'autres ont choisi le registre de l'ironie. Alors que Nicolas Sarkozy confie dans Valeurs Actuelles être heureux de pouvoir emmener sa fille Giulia à l'école, Cécile Duflot a lancé à la sortie du Conseil des ministres "qu'à 17 mois on ne va pas encore à l'école !". Sans doute, est-ce là pour la ministre du Logement une manière d'évacuer le scénario d'un retour de Nicolas Sarkozy qu'elle juge peu crédible.
La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a affirmé pour sa part qu'un éventuel retour de l'ancien chef de l'Etat n'était "pas vraiment au coeur de nos préoccupations sauf si M.Sarkozy est candidat à signer un contrat de génération".

Un retour? Non, un recours !


A droite, ceux qui le regrettent ont fait de leur satisfaction en affirmant qu'il reste, malgré sa défaite en mai 2012, la figure tutélaire de la droite. "Oui, plus que jamais, la France a besoin de l'expérience et de l'autorité de Nicolas Sarkozy. Et la droite aussi...",
a ainsi tweeté Guillaume Peltier, qui dirige le courant La Droite Forte. L'autre animateur de ce courant, Geoffroy Didier, a quant à lui publié une tribune dans le Huffington Post où il détaille les circonstances d'un hypothétique retour de son mentor.
"Oui, bien sûr, un jour, le devoir pourrait appeler Nicolas Sarkozy" prophétise-t-il si "la droite française révélait son incapacité à se trouver un chef, en mesure de transformer le désir de reconquête en réalité institutionnelle (...), si l'incompétence de François Hollande faisait, en 2017, de sa retraite politique une exigence démocratique" ou encore "si Marine Le Pen était, aux abords de 2017, en mesure d'accéder au second tour de l'élection présidentielle".
Toutefois, certains anciens ministres de Nicolas Sarkozy n'ont pas accueilli cette nouvelle avec un enthousiasme débordant. C'est le cas de Luc Chatel qui a sobrement déclaré que l'ancien chef d'Etat est "un recours possible pour la droite s'il le souhaite". Quant à François Fillon et Alain Juppé, ils ont préféré ne pas commenter cette confidence de Nicolas Sarkozy, insistant toutefois sur la nécessité d'élaborer un projet politique avant toute chose.
Enfin, Brice Hortefeux, très proche de l'ancien président de la République, a affirmé sur Radio Classique et Public Sénat que le retour de Nicolas Sarkozy était une "question d'alchimie entre l'envie, le devoir, et les circonstances" et "aucune des trois" conditions n'existe "aujourd'hui". Mais demain ?
 

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