Nicolas
Sarkozy pourrait faire son retour "non par envie mais par devoir". Cette confidence de
l'ancien président de la République savamment distillée par l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, a mis la classe politique en
émoi. Ses adversaires d'hier n'ont pas tardé à réagir pour rappeler son bilan.
Par la voix de Florian
Philippot, le FN estime que "vu la situation catastrophique dans
laquelle il a laissé la France après dix ans de pouvoir, dont cinq à l'Elysée,
le seul service qu'il puisse rendre aux Français est de ne plus jamais
solliciter la moindre responsabilité politique".
Selon le vice-président du FN, "Nicolas Sarkozy semble être
touché par le syndrome de la giscardisation : à peine quelques mois après sa
défaite électorale, il utilise tous les stratagèmes de communication pour tenter
et retenter un hypothétique retour. Son épouse Carla Bruni est même envoyée en
mission, comme Bernadette Chirac...", avant de conclure que "l'outrance du
personnage en devient pathétique".
Duflot et Belkacem préfèrent en rire
A la sortie du
Conseil des ministres, le Premier ministre Jean-Marc
Ayrault a fustigé "la méthode autoritaire et brutale" avec laquelle
Nicolas Sarkozy a dirigé la France. "Notre pays est confronté à tant de
difficultés. Ces difficultés (...) sont aussi le fruit de la politique du
passé", a-t-il poursuivi.
A gauche, d'autres
ont choisi le registre de l'ironie. Alors que Nicolas Sarkozy confie dans
Valeurs Actuelles être heureux de pouvoir emmener sa fille Giulia à l'école, Cécile
Duflot a lancé à la sortie du Conseil des ministres "qu'à 17 mois
on ne va pas encore à l'école !". Sans doute, est-ce là pour la ministre du
Logement une manière d'évacuer le scénario d'un retour de Nicolas Sarkozy
qu'elle juge peu crédible.
La porte-parole du
gouvernement, Najat
Vallaud-Belkacem, a affirmé pour sa part qu'un éventuel retour de
l'ancien chef de l'Etat n'était "pas vraiment au coeur de nos préoccupations
sauf si M.Sarkozy est candidat à signer un contrat de génération".
Un retour? Non, un recours !
A droite, ceux qui le regrettent ont fait de leur satisfaction en affirmant qu'il reste, malgré sa défaite en mai 2012, la figure tutélaire de la droite. "Oui, plus que jamais, la France a besoin de l'expérience et de l'autorité de Nicolas Sarkozy. Et la droite aussi...", a ainsi tweeté Guillaume Peltier, qui dirige le courant La Droite Forte. L'autre animateur de ce courant, Geoffroy Didier, a quant à lui publié une tribune dans le Huffington Post où il détaille les circonstances d'un hypothétique retour de son mentor.
"Oui, bien sûr, un
jour, le devoir pourrait appeler Nicolas Sarkozy" prophétise-t-il si "la droite
française révélait son incapacité à se trouver un chef, en mesure de transformer
le désir de reconquête en réalité institutionnelle (...), si l'incompétence de
François Hollande faisait, en 2017, de sa retraite
politique une exigence démocratique" ou encore "si Marine Le Pen était, aux
abords de 2017, en mesure d'accéder au second tour de l'élection
présidentielle".
Toutefois, certains
anciens ministres de Nicolas Sarkozy n'ont pas accueilli cette nouvelle avec un
enthousiasme débordant. C'est le cas de Luc
Chatel qui a sobrement déclaré que l'ancien chef d'Etat est "un
recours possible pour la droite s'il le souhaite". Quant à François Fillon et Alain
Juppé, ils ont préféré ne pas commenter cette confidence de Nicolas
Sarkozy, insistant toutefois sur la nécessité d'élaborer un projet politique
avant toute chose.
Enfin, Brice
Hortefeux, très proche de l'ancien président de la République, a
affirmé sur Radio Classique et Public Sénat que le retour de Nicolas Sarkozy
était une "question d'alchimie entre l'envie, le devoir, et les circonstances"
et "aucune des trois" conditions n'existe "aujourd'hui". Mais demain ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire