lundi 3 décembre 2012

Travail de nuit : Sephora épinglé par les syndicats

Le Clic-P (intersyndicale du commerce de Paris), reproche à l'enseigne Sephora d'ouvrir son magasin du VIIIe arrondissement au-delà de 21h. Or, la loi stipule que le recours au travail de nuit (après 21h et jusqu'à 6h) est en principe exceptionnel et doit être justifié par la nécessité d'assurer la continuité de l'activité économique ou des services d'utilité sociale.

"L'emploi menacé aux Champs-Elysées"

Sephora, propriété du géant du luxe LVMH, a répliqué en publiant une pleine page dans la presse, titrée "l'emploi menacé aux Champs-Elysées". Dans ce texte écrit en blanc sur fond noir, le parfumeur, qui emploie 4 500 personnes en France, indique que "son plus grand magasin au monde (...) est aujourd'hui menacé d'obligation de fermeture dès 21h à la suite d'une action en justice d'une intersyndicale du commerce à Paris, qui a choisi d'agir contre le travail de nuit pour des raisons uniquement idéologiques".

Il indique que l'obligation de fermer à 21h "menacerait plus de 45 emplois", faisant valoir que le magasin réalise plus de 20 % de son chiffre d'affaires en soirée. Eric Scherrer, responsable CFTC pour le Clic-P, a rétorqué en jugeant "le procédé de Sephora profondément scandaleux", estimant qu'ils "utilisent le fait d'être une entreprise riche (...) pour se payer des pages de pub et essayer de faire pression sur la justice". Ce qu'"ils disent en substance, c'est : +laissez-moi violer la loi+", a-t-il déclaré à l'AFP, avant d'ajouter: "le chantage à l'emploi, il y en a vraiment ras-le-bol". Le Clic-P a également engagé des actions pour les mêmes motifs contre d'autres enseignes comme Abercrombie ou Uniqlo. Dans le passé, il avait obtenu gain de cause par le passé face à Monoprix, le BHV ou les Galeries Lafayette.

Un risque accru du cancer du sein chez les femmes

M. Scherrer insiste sur le fait que, lorsque les entreprises sont condamnées, elles le sont "parce qu'elles sont hors-la-loi. La justice ne les condamne pas pour nous faire plaisir". Selon la Dares (ministère du Travail), 15,2% des salariés, soit 3,5 millions de personnes, travaillaient la nuit en 2009, habituellement ou occasionnellement.

Le travail de nuit peut avoir des répercussions néfastes sur la santé. Une étude, publiée en juin, a notamment montré qu'il entraîne chez les femmes un risque accru d'environ 30% de cancer du sein. Le Clic-P est également à l'origine de plusieurs condamnations liées à l'ouverture du dimanche dans la capitale, notamment dans les supérettes.
 

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