vendredi 14 décembre 2012

ArcelorMittal: la CGT et FO claquent la porte

La direction d'ArcelorMittal devait s'expliquer jeudi devant les représentants des salariés se disant "trahis" et "désabusés", leur présenter les engagements pris auprès du gouvernement, notamment pour le site mosellan de Florange. Mais le CCE s'est ouvert dans une ambiance tendue.
La CGT et FO d'ArcelorMittal ont claqué jeudi la porte du comité central d'entreprise extraordinaire consacré à l'accord entre le groupe sidérurgiste et le gouvernement, pour manifester leur rejet "catégorique" de cet accord, a constaté une journaliste de l'AFP. FO "ne reconnaît pas la légitimité de l'accord", a déclaré en sortant Norbert Cima, tandis que Philippe Verbeke (CGT) a indiqué "le dénoncer catégoriquement". M. Verbeke a dénoncé un "accord qui entérine l'arrêt de la filière liquide et impacte d'autres sites, comme celui de Basse-Indre" et a appelé le gouvernement à "rouvrir le dossier car les destructions d'outil et d'emplois menées par Mittal vont continuer". La CGT, premier syndicat du groupe sidérurgiste, a aussi appelé "les salariés partout sur les sites en France à la mobilisation dans l'unité syndicale". M. Verbeke a également demandé que "Lakshmi Mittal ait le courage de venir voir les salariés".

De son côté, Sylvie Victoire-Mendoza, secrétaire FO du CE de Basse-Indre (Loire-Atlantique) a expliqué que "la direction avait refusé de donner l'accord entre Mittal et le gouvernement". Pour Norbert Cima, "Mittal et le gouvernement voudraient qu'on les suive sur un accord qui fragilise l'ensemble des sites. Est-ce qu'il a été vraiment signé cet accord?", s'est-il demandé. Dans une déclaration lue au CCE et transmise à l'AFP, la CGT accuse aussi la direction du groupe sidérurgiste de mener "une politique de casse industrielle et sociale".

L'accord du 30 novembre, selon la CGT, "ne répond pas aux intérêts des salariés de
Florange, ni à ceux des salariés de Basse-Indre, ni à ceux des salariés de l'ensemble du groupe". Et il est "en décalage complet avec le rapport Faure demandé l'été dernier par le gouvernement". Selon le syndicat, "la politique du groupe, subie dans tous nos sites français et européens, est réaffirmée par la direction générale, à savoir : le désinvestissement dans les sites sidérurgiques du groupe à court et moyen terme, le gel de l'embauche (...), le gel des augmentations générales des salaires pour 2013, alors que 1,2 milliard de dollars de dividendes auront été versés aux actionnaires en 2012, et une nouvelle baisse du budget ‘recherche et développement'". "La CGT ne cautionne pas cette politique (...) N'ayant pas davantage de temps à perdre, les élus CGT quittent cette séance", conclut le texte.

Le CCE extraordinaire s'est ouvert en début d'après-midi. La direction devait détailler aux représentants des salariés les engagements pris auprès du gouvernement, alors qu'aucun repreneur ne s'était présenté pour reprendre les deux hauts fourneaux de Florange.
 

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