Dès l'origine, la baisse des taxes sur les carburants était
présentée comme une mesure transitoire. De quoi soulager quelque peu le
portefeuille des automobilistes, frappés de plein fouet par l'envolée des prix
de l'essence et du gazole, en attendant une solution plus pérenne. La
déclaration de Pierre Moscovici, ce mercredi, n'est donc pas une surprise : il a
annoncé le relèvement de ces taxes. Mais un relèvement progressif, qui devrait
se faire tout au long du mois de décembre et s'achever à la mi-janvier, de façon
à éviter un choc trop brutal pour les consommateurs.
"Concrètement, la baisse de TICPE", la taxe intérieure sur la
consommation de produits pétroliers, "sera fixée à 2 centimes au 1er décembre,
puis elle diminuera d'un demi-centime le 11 décembre et le 21 décembre, et la
TICPE retrouvera son niveau normal le 11 janvier", a détaillé le ministre lors
d'une conférence de presse. "L'Etat attend un effort similaire des
distributeurs, et qu'ils jouent le jeu comme ils l'ont fait depuis le début", en
acceptant de baisser leurs marges de deux à trois centimes par litre, a-t-il
ajouté.
"L'objectif : que le consommateur ait plus de
choix"
Quel sera le successeur de ce dispositif ? Pour l'heure, rien
n'est concrètement annoncé. L'idée d'un chèque carburant pour aider les plus
démunis n'a pas été retenue à ce stade. Le ministre de l'Economie a simplement
annoncé que le gouvernement prendrait des mesures pour favoriser la concurrence
entre les stations-services au bénéfice du consommateur, notamment sur les
autoroutes. L'Etat va notamment "rendre obligatoire l'affichage sur autoroute
des prix des stations hors autoroute les plus proches" des sorties. Les prix de
l'ensemble des stations françaises seront également publiés sur le site
gouvernemental de comparaison des prix des carburants. "L'objectif c'est que le
consommateur ait plus de choix et qu'il y ait une pression à la baisse sur les
prix", a souligné Pierre Moscovici. Et il a précisé que le gouvernement
resterait "vigilant et prêt à agir en cas de nouvelle flambée des prix".
Parallèlement, Pierre Moscovici a tiré un rapide bilan de
l'ensemble du dispositif contre la cherté des carburants qui avait été mis en
oeuvre à la rentrée, et qui comportait, d'une part, une baisse de 3 centimes des
taxes, et d'autre part, un effort de même ampleur des distributeurs de
carburants sur leurs marges. Selon le ministre, ce système a été "un succès, car
les prix sont aujourd'hui 15 centimes plus bas pour un litre d'essence et de 9
centimes par litre de gazole". L'association de consommateurs CLCV, qui a elle
aussi tiré son propre bilan, a pour sa part des conclusions plus nuancées, en
soulignant notamment que raffineurs et distributeurs n'ont pas forcément tenu
leurs engagements de baisser leurs marges en contrepartie de la baisse des taxes
(lire : Carburant
: la baisse des taxes a profité... aux pétroliers).
Combien a coûté cette solution transitoire pour faire baisser
les prix ? Environ 450 millions d'euros, selon le ministre de l'Economie. Un
coût jugé suffisamment soutenable pour que Pierre Moscovici accepte "une sortie
du dispositif progressive".
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