mercredi 28 novembre 2012

Carburants : les taxes vont remonter "progressivement" de 3 centimes

Dès l'origine, la baisse des taxes sur les carburants était présentée comme une mesure transitoire. De quoi soulager quelque peu le portefeuille des automobilistes, frappés de plein fouet par l'envolée des prix de l'essence et du gazole, en attendant une solution plus pérenne. La déclaration de Pierre Moscovici, ce mercredi, n'est donc pas une surprise : il a annoncé le relèvement de ces taxes. Mais un relèvement progressif, qui devrait se faire tout au long du mois de décembre et s'achever à la mi-janvier, de façon à éviter un choc trop brutal pour les consommateurs.

"Concrètement, la baisse de TICPE", la taxe intérieure sur la consommation de produits pétroliers, "sera fixée à 2 centimes au 1er décembre, puis elle diminuera d'un demi-centime le 11 décembre et le 21 décembre, et la TICPE retrouvera son niveau normal le 11 janvier", a détaillé le ministre lors d'une conférence de presse. "L'Etat attend un effort similaire des distributeurs, et qu'ils jouent le jeu comme ils l'ont fait depuis le début", en acceptant de baisser leurs marges de deux à trois centimes par litre, a-t-il ajouté.

"L'objectif : que le consommateur ait plus de choix"

Quel sera le successeur de ce dispositif ? Pour l'heure, rien n'est concrètement annoncé. L'idée d'un chèque carburant pour aider les plus démunis n'a pas été retenue à ce stade. Le ministre de l'Economie a simplement annoncé que le gouvernement prendrait des mesures pour favoriser la concurrence entre les stations-services au bénéfice du consommateur, notamment sur les autoroutes. L'Etat va notamment "rendre obligatoire l'affichage sur autoroute des prix des stations hors autoroute les plus proches" des sorties. Les prix de l'ensemble des stations françaises seront également publiés sur le site gouvernemental de comparaison des prix des carburants. "L'objectif c'est que le consommateur ait plus de choix et qu'il y ait une pression à la baisse sur les prix", a souligné Pierre Moscovici. Et il a précisé que le gouvernement resterait "vigilant et prêt à agir en cas de nouvelle flambée des prix".

Parallèlement, Pierre Moscovici a tiré un rapide bilan de l'ensemble du dispositif contre la cherté des carburants qui avait été mis en oeuvre à la rentrée, et qui comportait, d'une part, une baisse de 3 centimes des taxes, et d'autre part, un effort de même ampleur des distributeurs de carburants sur leurs marges. Selon le ministre, ce système a été "un succès, car les prix sont aujourd'hui 15 centimes plus bas pour un litre d'essence et de 9 centimes par litre de gazole". L'association de consommateurs CLCV, qui a elle aussi tiré son propre bilan, a pour sa part des conclusions plus nuancées, en soulignant notamment que raffineurs et distributeurs n'ont pas forcément tenu leurs engagements de baisser leurs marges en contrepartie de la baisse des taxes (lire : Carburant : la baisse des taxes a profité... aux pétroliers).

Combien a coûté cette solution transitoire pour faire baisser les prix ? Environ 450 millions d'euros, selon le ministre de l'Economie. Un coût jugé suffisamment soutenable pour que Pierre Moscovici accepte "une sortie du dispositif progressive".
 

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