Denis
Baupin, vice-président (EELV) de l'Assemblée nationale, s'est
demandé vendredi si les cuves des réacteurs français "sont vraiment plus sûres
que celle de Doel 3", un réacteur d'une centrale située dans le nord de la
Belgique, mis à l'arrêt à la suite des déclarations de l'autorité de sûreté nucléaire
belge. Cet incident a d'ores et déjà conduit à une réunion des représentants des
agences de contrôle nucléaire de plusieurs pays jeudi à Bruxelles.
A
l'issue de la réunion, le directeur de l'Agence fédérale de contrôle nucléaire
belge (AFCN), Willy de Roovere, a indiqué que "8000 possibles fissures" avaient
été détectées sur le réacteur belge. Il s'est déclaré sceptique sur la relance
éventuelle du réacteur fin septembre, comme le prévoit son exploitant
Electrabel, filiale de GDF Suez. Ces fissures, a-t-il précisé, sont parallèles à
la paroi de la cuve. D'autres fissures similaires avaient déjà été découvertes
dans la centrale française du Tricastin en 2004. Similaires ? En fait, pas tout
à fait : au Tricastin, elles étaient "perpendiculaires à la surface". Or, selon
Willy de Roovere, ce sont précisément "celles qui sont
dangereuses".
Des fissures plus ou moins dangereuses
?
Cette déclaration a aussitôt poussé Denis Baupin à exprimer ses
inquiétudes. "Les cuves les plus fragilisées seraient les cuves des réacteurs
français, en particulier celui du Tricastin", a relevé le vice-président de
l'Assemblée, qui avait déjà posé une question écrite sur la sûreté des cuves des
réacteurs la semaine dernière à la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho. A
l'aune des déclarations de Willy de Roovere , "la question mérite donc d'être
reposée aux autorités françaises : existe-t-il deux conceptions différentes de
la sûreté nucléaire, que l'on soit d'un côté ou de l'autre de la frontière
franco-belge ?", s'est interrogé l'élu dans un communiqué. "Les défauts
constatés sur les cuves des réacteurs français sont-ils plus préoccupants que
ceux constatés sur les cuves des réacteurs belges, comme semble l'estimer Willy
de Roovere ? Quelles conséquences entend-on tirer de ce côté-ci de la
frontière?".
Jeudi, avant même la réunion de Bruxelles, Greenpeace avait
fait mention dans une note d'information des fissures que présentent les cuves
des réacteurs français, et s'était étonnée de la "différence d'approche entre
les régulateurs français et belge". L'association reprochait notamment à
l'Autorité de sûreté nucléaire d'être "clémente sur les fissures constatées sur
le parc nucléaire français en estimant que ces 'micro-fissures', dont la plus
grande fait une dizaine de mm, ne sont pas nocives, sans explications
supplémentaires".
http://lci.tf1.fr/science/environnement/centrales-nucleaires-ces-fissures-qui-inquietent-7460533.html
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