jeudi 12 avril 2012

Sony "va changer", cap sur de nouveaux objectifs

Face à la forte concurrence, Sony taille dans ses effectifs et réduit ses coûts pour mieux remonter la pente. Le géant japonais a dévoilé jeudi les grands axes de son plan de redressement prévoyant la suppression de 10.000 postes dans le monde, soit 6% de son personnel, espérant ainsi renouer avec les bénéfices. Sous la houlette de son nouveau directeur général Kazuo Hirai, le fabricant japonais d'électronique grand public veut renforcer son activité dans la téléphonie mobile, l'imagerie numérique et les jeux, tout en recherchant des investissements stratégiques dans le matériel médical et les batteries pour véhicules électriques. Sony souffre d'une demande déclinante pour ses téléviseurs face à la concurrence de rivaux plus innovants comme l'américain Apple ou le sud-coréen Samsung Electronics.
"Nous avons entendu les nombreuses voix des investisseurs appelant au changement", a dit le nouveau patron. "Sony va changer", a-t-il promis, ajoutant qu'il entendait devenir un acteur clé du marché mondial de la téléphonie mobile. Kazuo Hirai, qui a pris ses fonctions à la tête de Sony le mois dernier, a dit viser pour le groupe un chiffre d'affaires total de 8.500 milliards de yens (80 milliards d'euros) sur l'exercice 2014-2015 et une marge d'exploitation de plus de 5%. A terme, Sony espère par ailleurs porter à 100 milliards de yens ses ventes dans le domaine médical, a fait savoir Kazuo Hirai. Dans un communiqué publié avant la conférence de presse, Sony a dit anticiper une charge de restructuration d'environ 75 milliards de yens (705 millions d'euros) sur l'exercice qui s'achèvera le 31 mars 2013.
Le groupe entend réduire de 60% ses coûts fixes et de 30% ses coûts d'exploitation dans les téléviseurs en 2013-2014 par rapport à cette année. Avant ces annonces, l'action Sony a terminé en hausse de 0,86% à 1.528 yens en Bourse de Tokyo. La capitalisation boursière du groupe a fondu de près de 20% au cours du dernier mois. Samsung vaut à présent dix fois plus, tandis qu'Apple - que certains dirigeants de Sony envisageaient de racheter au début des années 90 - représente aujourd'hui 30 fois sa capitalisation boursière. Sony, comme ses rivaux japonais Sharp et Panasonic , a pâti ces dernières années d'un tassement de la demande de téléviseurs, d'une concurrence féroce et d'une compétitivité plombée par la vigueur du yen. Le groupe avait dit mardi prévoir une perte nette annuelle record de 520 milliards de yens (4,88 milliards d'euros) au titre de son exercice 2011-2012, ce qui représente plus du double de la perte anticipée en février.

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