mardi 24 avril 2012

Manque de soleil ? Comment booster votre taux de vitamine D

Le manque de vitamines pendant l'hiver, ce n'est pas seulement une légende. Même s'il n'est pas nécessairement associé à une baisse de tonus ou à un moral plombé par la météo... Ce lien entre saison et taux de vitamines vient d'être démontré par une récente étude (1), qui s'est attachée aux taux de vitamines D présentés par la population de France métropolitaine. Résultat : les déficits (modérés) en vitamine D sont fréquents en fin d'hiver et au début du printemps. Ils concernent 37,7% des 18-74 ans.
Or la vitamine D joue un rôle majeur dans la minéralisation osseuse. Le problème, c'est que le corps la produit principalement sous l'action des rayonnements ultraviolets captés par la peau, l'alimentation (poissons de mer gras sauvages, jaunes d'oeuf) apportant un simple complément. Donc sans soleil, moins de vitamines D ; et ce genre de déficit peut constituer un facteur de risque d'anomalies osseuses, d'ostéoporose, de fractures et de certaines maladies chroniques (cancers : colon, sein, prostate) ou de dysfonctionnements de l'immunité.

Rien ne veut la vie au grand air

Sommes-nous donc condamnés à manquer de vitamines D plusieurs mois durant l'année ? Pas nécessairement, tempère Michel Vernay, co-auteur de l'étude ENNS 2006-2007. Le problème pourrait être notablement réduit en changeant les habitudes de vie. Et notamment en augmentant l'activité physique en plein air. Mais d'autres facteurs jouent également. "On trouve moins de vitamine D chez les fumeurs, sans qu'on comprenne bien le mécanisme en cause", souligne par exemple le chercheur. En revanche, les "buveurs modérés" de vin ont de meilleurs niveaux sanguins de vitamine D que les gens qui n'en boivent pas du tout.

Forts de ces constatations, les auteurs de cette étude suggèrent d'adapter les messages de prévention comme en Australie ou en Angleterre, en rappelant à la fois les dangers d'une exposition excessive (ou sans protection) au soleil (cancers de la peau) et les bienfaits d'une exposition raisonnable. L'activité physique, primordiale pour doper le taux de vitamine D, apporte en outre un bénéfice dans la prévention de l'obésité, de l'hypertension artérielle et des maladies cardiovasculaires. L'enrichissement des aliments et la supplémentation en vitamine D sont "probablement à discuter" en France. Il conviendrait également, notent les auteurs, de renouveler l'étude du statut en vitamine D de la population, en l'élargissant aux enfants, aux adolescents et aux personnes âgées.

(1) L'étude ENNS 2006-2007, publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, a été faite sur un échantillon national de 1587 adultes, chez lesquels les niveaux sanguins de cette vitamine ont été mesurés, sur l'ensemble de l'année

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