vendredi 30 mars 2012

Coup de filet dans les milieux islamistes, Sarkozy en annonce d'autres

La police a procédé vendredi matin à une vague interpellations dans les milieux islamistes radicaux en France, notamment à Toulouse, plus d'une semaine après la mort de Mohamed Merah. Le leader du groupe dissous Forsane Alizza, Mohammed Achamlane, figure parmi les 17 personnes placées en garde à vue.


Egalement mené à Nantes, en Ile-de-France, à Marseille, à Lyon et à Nice, ce vaste coup de filet n'est "pas directement lié" à l'enquête sur les crimes de Merah, a expliqué une des sources. Cette vaste opération était menée par les enquêteurs de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et de la section antiterroriste (SAT) de la police judiciaire parisienne avec, pour certaines cibles, l'appui de l'unité d'élite de la police nationale, le Raid. Elle était notamment en cours à Toulouse, dans le quartier populaire du Mirail, selon une des sources.

La police est également intervenue dans l'agglomération nantaise, notamment dans un pavillon de la commune de Couëron. Quatre personnes ont été interpellées à Marseille et à Nice, a-t-on ajouté. Cette opération a pour but de "démanteler des filières". "Des armes ont été saisies, dont au moins une kalachnikov". Au domicile d'Achamlane, les enquêteurs ont retrouvé trois de ces fusils automatiques ainsi qu'un pistolet Glock et une grenade, a précisé une source policière tandis que les perquisitions se poursuivaient en début de matinée.

"Le règne de l'islam en France"

Ce coup de filet a visé les dirigeants du groupe Forsane Alizza qui sont installés dans la région nantaise. Ce groupe avait été dissous en janvier par Claude Guéant, qui l'avait accusé de vouloir former ses sympathisants à la lutte armée. Ce "groupe armé porte atteinte aux principes républicains" et "veut le règne de l'islam" en France, avait expliqué le ministre de l'Intérieur. Son leader Mohammed Achamlane avait démenti toute dimension violente de son mouvement. Sur son site, depuis fermé, le groupuscule affirmait : "Notre organisation prend de l'ampleur et nous avons besoin de main d'oeuvre fissabililah (ndlr: "sur le chemin d'Allah"). Nous recherchons toutes sortes de compétences mais surtout des soldats !", pouvait-on lire.

Après la mort de Merah le 22 mars, Nicolas Sarkozy avait demandé à la police de procéder à l'"évaluation" de la dangerosité des personnes connues pour entretenir des sympathies avec l'islam radical. "Ce qui s'est passé ce matin va continuer, il y aura d'autres opérations qui continueront et qui permettront d'expulser du territoire national des gens qui n'ont rien à y faire", a-t-il dit sur Europe 1. Il a confirmé que ces opérations n'étaient pas liées simplement aux tueries de Toulouse et Montauban mais "en lien avec une forme d'islamisme radical" et avaient été menées "en plein accord avec la justice".

Ces interpellations interviennent au lendemain de l'inhumation de Merah au cimetière de Cornebarrieu, en banlieue toulousaine, en présence d'une trentaine de jeunes de son quartier et en l'absence de membres de la famille du tueur au scooter.

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