Egalement mené à Nantes, en
Ile-de-France, à Marseille, à Lyon et à Nice, ce vaste coup de filet n'est
"pas directement lié" à l'enquête sur les crimes de Merah, a expliqué
une des sources. Cette vaste opération était menée par les enquêteurs de la
Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et de la section
antiterroriste (SAT) de la police judiciaire parisienne avec, pour certaines
cibles, l'appui de l'unité d'élite de la police nationale, le Raid. Elle était
notamment en cours à Toulouse, dans le quartier
populaire du Mirail, selon une des sources.
La police est également intervenue dans l'agglomération
nantaise, notamment dans un pavillon de la commune de Couëron. Quatre personnes
ont été interpellées à Marseille et à Nice, a-t-on ajouté. Cette opération a
pour but de "démanteler des filières". "Des armes ont été saisies,
dont au moins une kalachnikov". Au domicile d'Achamlane, les enquêteurs ont
retrouvé trois de ces fusils automatiques ainsi qu'un pistolet Glock et une
grenade, a précisé une source policière tandis que les perquisitions se
poursuivaient en début de matinée.
"Le règne de l'islam en France"
"Le règne de l'islam en France"
Ce coup de filet a visé les dirigeants du groupe Forsane Alizza
qui sont installés dans la région nantaise. Ce groupe avait été dissous en
janvier par Claude Guéant, qui l'avait accusé de vouloir former ses
sympathisants à la lutte armée. Ce "groupe armé porte atteinte aux principes
républicains" et "veut le règne de l'islam" en France, avait
expliqué le ministre de l'Intérieur. Son leader Mohammed Achamlane avait démenti
toute dimension violente de son mouvement. Sur son site, depuis fermé, le
groupuscule affirmait : "Notre organisation prend de l'ampleur et nous avons
besoin de main d'oeuvre fissabililah (ndlr: "sur le chemin d'Allah"). Nous
recherchons toutes sortes de compétences mais surtout des soldats !",
pouvait-on lire.
Après la mort de Merah le 22 mars, Nicolas
Sarkozy avait demandé à la police de procéder à
l'"évaluation" de la dangerosité des personnes connues pour entretenir
des sympathies avec l'islam radical. "Ce qui s'est passé ce matin va
continuer, il y aura d'autres opérations qui continueront et qui permettront
d'expulser du territoire national des gens qui n'ont rien à y faire",
a-t-il dit sur Europe 1. Il a confirmé que ces opérations n'étaient pas
liées simplement aux tueries de Toulouse et Montauban mais
"en lien avec une forme d'islamisme radical" et avaient été menées
"en plein accord avec la justice".
Ces interpellations interviennent au lendemain de l'inhumation
de Merah au cimetière de Cornebarrieu, en banlieue toulousaine, en présence
d'une trentaine de jeunes de son quartier et en l'absence de membres de la
famille du tueur au scooter.
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