dimanche 19 février 2012

La fin des stock-options chez L'Oréal ?

Le PDG du numéro un mondial des cosmétiques L'Oréal, Jean-Paul Agon, souhaite supprimer les stocks-options au sein de son groupe, a-t-il déclaré dans un entretien au JDD. "En avril, je proposerai au conseil d'administration l'arrêt total du système de stock-options chez L'Oréal, pour tout le monde et dès cette année", a-t-il annoncé. "Les stock-options polluent le débat", a-t-il également affirmé, ajoutant qu'il renoncerait à la moitié de celles qui lui ont été attribuées en 2010. L'Oréal compte pour continuer de fidéliser ses cadres "instaurer un système d'actions de performance" qui leur accorderait au bout de quatre années d'ancienneté des actions gratuites à condition que l'entreprise ait "atteint certains critères de performance". "C'est plus transparent et moins aléatoire", a expliqué son dirigeant. Les stocks-options sont une rémunération qui permet à des dirigeants ou salariés d'une entreprise d'acheter des actions de celles-ci à une date ultérieure et à un prix fixé à l'avance.

Jean-Paul Agon s'est par ailleurs déclaré favorable à une fiscalité plus lourde des chefs d'entreprises. "L'intérêt général n'est pas de baisser les salaires des dirigeants d'entreprise mais d'avoir une fiscalité qui génère plus de redistribution", a-t-il estimé. La rémunération moyenne des dirigeants des grandes entreprises de l'indice boursier français CAC 40, actions comprises, a fait un bond de 34% en 2010 à 4,11 millions d'euros après trois années consécutives de baisse, avait annoncé mardi le cabinet Proxinvest.

En tête du classement de "240 Smic"

Onze dirigeants français dépassent pour 2010 le plafond de Proxinvest de 240 Smic annuels soit actuellement 4,6 millions d'euros, avec en tête Jean-Paul Agon (10,7 millions d'euros), selon la même étude. Ces rémunérations valorisent les stocks options et actions gratuites (30% de la rémunération totale) à la date d'attribution et ne tiennent donc pas compte de l'évolution des cours enregistrée depuis. Jean-Paul Agon Agon précise que la somme de 10,7 millions d'euros comprend 400.000 stock-options reçues en 2010, soit une valeur comptable de 6,8 millions d'euros. "Mais ce chiffre ne veut rien dire puisqu'il dépend du cours de l'action au moment où je pourrai exercer mes options", a-t-il déclaré.

Il est suivi dans le palmarès par le patron de LVMH Bernard Arnault (9,7 millions d'euros) et Carlos Ghosn (Renault: 9,7 millions d'euros). Les suivants sont Bernard Charlès (Dassault Systèmes: 9,5 millions), Franck Riboud (Danone: 7,7 millions), Maurice Levy (Publicis: 6,2 millions) et Christopher Viehbacher (Sanofi-Aventis: 6,1 millions). "La transparence des grandes sociétés françaises et la lisibilité des performances est inférieure à celle observée dans les pays où les dirigeants sont responsables de leur politique de rémunération devant l'assemblée générale des actionnaires", avait noté Proxinvest.

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