vendredi 20 janvier 2012

Afghanistan : la présence française remise en question ?

Moins de deux heures après que la nouvelle a été annoncée par des responsables afghans, Nicolas Sarkozy a confirmé vendredi matin lors de ses vœux aux ambassadeurs, cérémonie qui sert à tracer la politique diplomatique du pays pour l'année à venir, la mort de quatre nouveaux soldats français en Afghanistan.

Les circonstances de leur décès, les premiers pour
Paris en 2012 et qui portent à 82 le nombre de pertes françaises depuis 2001, posent de nombreuses questions. Comme les deux derniers hommes tués fin décembre, ils ont en effet victimes des tirs d'un soldat de l'armée afghane, qui a ensuite a été arrêté -huit autres Français ont été blessés dans l'attaque, dont un grièvement.

Ce mode opératoire est en pleine expansion depuis deux ans. Pour prendre le relais de l'
Otan et sécuriser elles-mêmes le pays à la fin 2014, les forces afghanes ont recruté et formé à marche forcée des dizaines de milliers de soldats et policiers locaux. Avec le risque d'infiltration par les talibans. Plusieurs récentes opérations de la rébellion ont ainsi été menées par des assaillants revêtus d'uniformes de la police ou de l'armée afghane, ou grâce à la complicité de membres des forces de sécurité.

Longuet envoyé immédiatement
Nicolas Sarkozy a évidemment vivement réagi à ce nouvel incident impliquant un soldat afghan. Première décision : la suspension immédiate et temporaire de toutes les opérations de formation et d'aide au combat de l'armée française à l'armée afghane. Deuxième décision :
Gérard Longuet, le ministre de la Défense, va se rendre dès ce vendredi en Afghanistan pour voir comment les conditions de sécurité des militaires français vis-à-vis de leurs homologues afghans peuvent être rétablies.

Et le chef de l'Etat laisse enfin surtout planer une menace : si ces conditions de sécurité ne sont pas rétablies, il affirme que "la question d'un retrait anticipé sera posée" -la France compte actuellement environ 3.800 militaires en Afghanistan, leur retrait étant pour l'instant prévu pour s'étaler jusqu'en 2014. "L'armée française est au côté de ses alliés, mais nous ne pouvons pas accepter qu'un seul de nos soldats soit tué ou blessé par nos alliés. C'est inacceptable, je ne l'accepterai pas", affirme-t-il.

Le président afghan à Paris la semaine prochaine

C'est la première fois que Nicolas Sarkozy évoque publiquement cette possibilité d'un départ anticipé. Jusqu'à présent, malgré les polémiques franco-françaises sur le maintien ou non des soldats français en Afghanistan, il était toujours resté ferme, affirmant qu'il était du "devoir" de la France d'aider à la victoire du pouvoir afghan sur les talibans.
Bref, le menu de la visite, prévue de longue date, du président afghan Hamid Karzaï à Paris le 27 janvier est déjà tout trouvé.

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