Ancien bâtonnier des avocats d'Amiens, Jean Bouly, 75 ans, était de nouveau convoqué devant un tribunal correctionnel où il a si souvent plaidé, la semaine dernière, pour répondre d'abus de confiance.
Les trois faits qui lui étaient reprochés avaient été «oubliés » dans la plus vaste procédure qui a valu à Me Bouly une condamnation à trois ans de prison avec sursis, le 11 octobre 2005.
Le mécanisme est le même. L'avocat avait encaissé sur son compte des fonds destinés à ses clients : indemnisation d'une victime ou d'un homme acquitté, sommes remises afin de régler un différend commercial.
En toute logique, la peine prononcée (trois ans avec sursis) a fait l'objet d'une confusion avec celle prononcée il y a six ans.
Absent à la barre, Jean Bouly était défendu par Jérôme Crépin et Bertrand. L'un fut stagiaire chez le ténor du barreau amiénois ; l'autre l'a, au contraire, connu stagiaire au cabinet de son propre père. Autant dire qu'au-delà du droit, l'émotion s'est invitée dans les plaidoiries.
«Jean Bouly était le meilleur des avocats, le meilleur des hommes et le plus mauvais des gestionnaires, a ainsi résumé Me Crépin. Je ne l'ai jamais vu refuser un dossier au motif que le client n'avait pas de moyens. Je ne l'ai jamais vu flamber. S'il avait simplement pratiqué des honoraires raisonnables, il vivrait une retraite dorée. » Et de souligner que «chaque somme due a été réglée au centime d'euro près ».
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Un-avocat-convoque-au-tribunal
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