mercredi 28 décembre 2011

Tunisie: un Antibois porte plainte contre Michèle Alliot-Marie

Si la plainte contre X déposée d'abord à Nice puis réorientée, début décembre, vers le parquet de Grasse, territorialement compétent, ne vise pas nommément Michèle Alliot-Marie en tant qu'ancienne ministre des Affaires étrangères, c'est néanmoins le sens de l'action entamée par Faouzi Mahbouli.
Cet entrepreneur tunisien, réfugié politique à Antibes depuis janvier 2008, a chargé son avocat, Me Michael Bismuth, du barreau de Marseille, de cette requête pour « abus d'autorité » et « mise en danger de la vie d'autrui ».
Mandat d'arrêt international
Joint par téléphone, le conseil a indiqué « qu'il n'y avait pas de nouveau pour le moment dans le dossier », et que son client était actuellement en Tunisie. Cette affaire commence sous le règne de l'ancien président Ben Ali. En 2007, Faouzi Mahbouli, qui avait implanté l'enseigne Bricorama dans son pays, est en conflit avec Imed Trabelsi, neveu du chef d'État, qui tenterait de lui extorquer ses titres dans l'entreprise. Il quitte finalement le territoire et rejoint la France l'année suivante, Imed Trabelsi étant, lui, pendant ce temps, passé de simple actionnaire à propriétaire.
En octobre 2009, Faouzi Mahbouli dépose plainte pour « tentative d'assassinat ». L'enquête n'aboutira pas et la requête sera classée sans suite. L'État tunisien lance pour sa part un mandat d'arrêt international contre l'homme d'affaires qui a obtenu le statut de réfugié politique en octobre 2010. La police l'arrête à son domicile, officiellement pour une histoire de cambriolage. Il est relâché à l'issue de sa garde à vue, puis placé sous contrôle judiciaire dans le cadre du mandat d'arrêt tunisien.
Ce que reproche aujourd'hui dans sa plainte Faouzi Mahbouli, c'est l'action du ministère français des Affaires étrangères dans la transmission du dossier établi par l'État tunisien à son homologue de la Justice, qui aurait porté atteinte, selon lui, à sa liberté et son statut. Le 16 juin, le gouvernement de Tunis a levé le mandat d'arrêt international qui visait l'entrepreneur, très actif sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook où il anime la page « Alternative citoyenne tunisienne ». En quelques années, l'homme est ainsi passé du statut de promoteur à celui d'activiste politique, dénonçant les habitudes du régime Ben Ali. La fin du mandat d'arrêt lui permet en tout cas de pouvoir rentrer dans son pays comme il l'entend.
Du côté de Michèle Alliot-Marie, son cabinet précise le sens de la démarche au cœur de la plainte : «Le ministère des Affaires étrangères se borne à transférer les dossiers à la Justice. C'est une procédure administrative classique qui se produit des dizaines de fois par jour. UnÉtat fait une demande auprès des Affaires étrangères qui n'a, en aucun cas, à se positionner ou à se prononcer sur le fond. Il n'y a donc pas eu, dans le cas présent, la moindre intervention particulière».
http://www.nicematin.com/article/antibes/tunisie-un-antibois-porte-plainte-contre-michele-alliot-marie.725201.html

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