mardi 1 novembre 2011

Portugal : le vacancier malade abandonné par la France

«La France, quand ? » Malgré la trachéotomie qui l’empêche de parler, José de Oliveira, sur son lit, murmure cette question tous les jours quand sa fille vient lui rendre visite à l’hôpital régional de Covilhã, une petite ville à 300 km au nord de Lisbonne. « Il sait qu’il a besoin de rentrer en France pour aller mieux », explique-t-elle
Ce retraité français de 63 ans, originaire de Mantes-la-Jolie (Yvelines), a été victime d’une pancréatite aiguë le 25 juillet, pendant ses vacances au Portugal. Son état s’aggrave de jour en jour mais son rapatriement semble impossible car, depuis deux mois, aucun hôpital français n’accepte de le prendre en charge. Du jamais-vu à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Sa pathologie implique une prise en charge onéreuse

José de Oliveira possède pourtant une carte Vitale à jour et une assurance rapatriement en bonne et due forme. Les médecins portugais estiment qu’il y a désormais urgence à le transférer dans une unité spécialisée. Son assureur, la Macif, a depuis longtemps donné son feu vert.

Le problème est ailleurs : sa pathologie baptisée BMR (une bactérie multirésistante à tous les antibiotiques) nécessite de l’isoler au sein d’un service de réanimation, et donc de lui « dédier » une infirmière pour éviter que sa maladie ne contamine d’autres patients. Un surcoût apparemment rédhibitoire : aucun des dix services de réanimation contactés par la famille Oliveira à Paris, à Versailles (Yvelines) et même à Rouen (Seine-Maritime) n’a donné suite à sa demande de prise en charge. Une question de temps, plaide-t-on à l’AP-HP. « Comme d’autres hôpitaux, nous avons été saisis du cas de ce patient qui présente un dossier complexe, réagissait hier l’administrateur de garde. […] Il nécessite des conditions d’accueil optimales, ce qui rend l’organisation de son transfert complexe. L’AP-HP met tout en œuvre pour identifier le site d’accueil dans les tout prochains jours. »

Des mots qui ne soulagent plus. « Cela fait des semaines qu’on nous dit cela et rien ne se passe », soupirent les proches de José de Oliveira. Celui-ci devait subir hier soir une nouvelle opération. Il est toujours, selon sa famille, « entre la vie et la mort ».

Contacté hier en fin de journée, le ministère de la Santé français indiquait que José de Oliveira « est en cours de rapatriement », sans donner plus de détails. Mais étonnamment, José de Oliveira était encore dans sa chambre d’hôpital au Portugal hier soir. Le ministère n’a pas souhaité s’exprimer sur l’incroyable délai d’attente infligé au patient ni sur le refus de plusieurs hôpitaux français d’accueillir ce malade français dérangeant.
http://www.leparisien.fr/economie/portugal-le-vacancier-malade-abandonne-par-la-france-01-11-2011-1696505.php

1 commentaire:

Annebis a dit…

25 juillet...1er novembre !!!!
Pas de quoi faire cocorico !!!
Quelle honte...

Bonne journée Francis
Bisous Annebis