mercredi 2 novembre 2011

Paradis fiscaux, bonus : les dossiers sur la table du G20

Depuis 2008 et la crise financière mondiale, les mouvements brutaux de capitaux spéculatifs sont source de déstabilisation économique, surtout pour les pays émergents. La présidence française du G20 souhaite réformer le système monétaire international pour réduire l'ampleur de ces déséquilibres. Les ministres des Finances du G20 ont assuré mi-octobre avoir franchi une étape "fondamentale" sur la voie d'une régulation de ces flux financiers, envisageant leur contrôle sous certaines conditions, selon un code de conduite encore loin d'être opérationnel. La réforme prévoit aussi de doter le FMI d'instruments plus flexibles pour aider rapidement les pays confrontés à des chocs.


QUE FAIRE DU YUAN ?Au coeur de la réforme du système monétaire international figure la question du yuan. Washington accuse régulièrement Pékin de maintenir sa monnaie, non convertible, à un niveau "considérablement" sous-évalué afin de soutenir ses exportations. L'Europe est sur une ligne similaire mais sa position pourrait être affaiblie dès lors qu'elle envisage de recourir aux deniers de la Chine et des pays émergents pour résoudre sa crise de la dette. La France espère, sans garantie de succès, un accord à Cannes sur un "sentier d'intégration" du yuan dans le panier de devises formant les droits de tirage spéciaux (DTS), sorte d'actif de réserve international, ce qui le rendrait à terme de facto convertible.

PARADIS FISCAUXLe G20 sera saisi de 59 rapports d'un Forum mondial adossé à l'OCDE. Ce forum qui regroupe plus de cent pays examine un à un la situation des Etats. Il vient ainsi d'épingler le sultanat de Brunei, l'Uruguay et le Vanuatu qui rejoignent un groupe de pays où figure toujours la Suisse en dépit de ses efforts de transparence bancaire. Prônant la "fermeté" à l'égard des récalcitrants, le ministre français des Finances, François Baroin, a évoqué sans plus de détails la possibilité de recourir à "une batterie de sanctions" à leur encontre.

MATIÈRES PREMIÈRESParis veut réguler les produits financiers dérivés, souvent spéculatifs, liés aux marchés de matières premières, agricoles et énergétiques.
TAXE SUR LES TRANSACTIONS FINANCIÈRESLa France et l'Allemagne défendent l'idée d'une taxe infinitésimale sur les transactions financières. Berlin a cependant douché les espoirs d'une percée à Cannes, prenant acte de l'opposition résolue des Etats-Unis mais aussi de la Chine ou de la Russie. A défaut d'un mécanisme mondial, la taxe serait limitée à l'Europe et, plus vraisemblablement encore, à la zone euro voire au couple franco-allemand. La destination du produit de cette taxe fait aussi débat. Ses promoteurs la voulaient consacrée à l'aide au développement mais à l'heure de la crise financière, les Etats pourraient être tentés de l'affecter à leur propre désendettement. Le G20 pourrait en revanche s'entendre sur d'autres "financements innovants" pour lutter contre la pauvreté ou le changement climatique, comme des taxes sur le transport maritime.

BONUS DES BANQUIERSNicolas Sarkozy les avait qualifiés "d'incitations perverses": les bonus des banquiers sont accusés de les avoir encouragés à prendre des risques inconsidérés pour réaliser des profits. Depuis 2009 et le sommet du G20 de Pittsburgh, ces bonus sont encadrés. La question devrait être de nouveau débattue à Cannes. Les pays de l'UE et les députés européens sont parvenus fin juin 2010 à un accord pour les encadrer. Mais aux Etats-Unis, les bonus des dirigeants bancaires ont recommencé à progresser.
http://lci.tf1.fr/economie/conjoncture/paradis-fiscaux-bonus-les-dossiers-sur-la-table-du-g20-6801479.html

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