vendredi 18 novembre 2011

La CFDT se bat pour faire reprendre la mer à SeaFrance

Officiellement, la compagnie de ferries SeaFrance est en liquidation judiciaire, mais avec poursuite de ses activités jusqu'au 28 janvier prochain. Un sursis que la CFDT, syndicat majoritaire au sein de l'entreprise, espère pouvoir mettre à profit pour boucler son projet de création d'une Scop (Société coopérative et participative) censée reprendre les activités de SeaFrance, à emploi constant... mais qui peine à rassembler des fonds. Pourtant, dans les faits, l'activité de la compagnie est aujourd'hui réduite à zéro. Et les bateaux restent à quai, une situation que la CFDT dénonce comme un "sabotage" et qui la pousse à assigner en référé, ce vendredi, SeaFrance, ses administrateurs, le préfet et le ministre des Transports.
"Manifestement, on est en train de mener la politique de la terre brûlée", a dénoncé l'avocat du syndicat, Me Philippe Brun, fustigeant la "décision de bloquer l'activité de SeaFrance avec la complicité de l'Etat français". Jugeant "scandaleux, révoltant" le fait de ne pas laisser repartir les bateaux, il a estimé que "SeaFrance n'est pas au-dessus des lois".
Doutes sur la sécurité
Mais pourquoi ce blocage persistant - et pourquoi ces accusations du syndicat ? S'il est vrai que l'activité de SeaFrance est bloquée, en dépit du jugement du tribunal, les raisons qui ont conduit à empêcher les navires de reprendre la mer ont évolué. Mardi, SeaFrance disait craindre pour la sécurité des passagers et du personnel, alors que certains syndicalistes avaient menacé de faire couler des navires, dans un contexte social très tendu avant le jugement dont dépendait l'avenir de la compagnie, coincée entre deux projets de reprise concurrents - dont celui de la CFDT - et la perspective d'une mort immédiate.
Depuis, le jugement a quelque peu détendu l'atmosphère, les membres de la CFDT y voyant un avantage donné à leur projet. Mais les administrateurs judiciaires désormais à la tête de la société ont décidé de prolonger la mesure "tant que des doutes subsisteront sur la sécurité des expéditions maritimes". Ils semblent aussi estimer que laisser les navires à quai serait tout simplement moins coûteux que de leur faire reprendre la mer.

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