vendredi 28 octobre 2011

Astiz, l'Ange blond de la mort, condamné à perpétuité

"Alfredo Astiz est condamné à la réclusion à perpétuité." Le verdict est tombé mercredi à Buenos Aires. L'ex-officier de marine argentin, 59 ans, était accusé d'avoir participé à l'enlèvement des religieuses françaises Alice Domon et Léonie Duquet, les 8 et 10 décembre 1977 à l'Ecole de Mécanique de la Marine (Esma), alors qu'il était membre du groupe 3.3.2, responsable d'enlèvements, de tortures et de disparitions. Parmi les 11 autres accusés dans ce dossier, huit ont également été condamnés à la perpétuité, deux à 25 ans de prison et un a été acquitté.
Dans des affaires différentes, Oscar Montes, ancien ministre des Affaires étrangères, a été condamné à la perpétuité, tout comme Alfredo Donda Tigel, accusé d'avoir enlevé son propre frère et de s'être approprié la fille de ce dernier, Victoria Donda, aujourd'hui députée.

"Au bout du chemin"
"Nous arrivons, après 34 ans, au bout du chemin avec les familles qui ont tenu bon et pourront, après les condamnations, entamer enfin leur deuil", a déclaré Horacio Mendez Carreras, avocat des familles des religieuses françaises. "C'est un jour du souvenir des êtres chers", a dit Liliana Chiernajwsky, 58 ans, dont le frère a disparu à l'Esma.

Surnommé l'Ange blond de la mort, Alfredo Astiz était accusé d'avoir infiltré le mouvement des
Mères de la place de Mai, fondé en 1977 par les mères des disparus, en se faisant passer pour Gustavo Nino, frère d'un disparu. Le 8 décembre 1977, à la sortie de l'église de Santa Cruz de Buenos Aires, il avait désigné les victimes à un commando de l'Esma en les embrassant.
Astiz offensif
Dix autres militantes, dont la fondatrice des Mères de la place de Mai, Azucena Villaflor, avaient été enlevées. Elles avaient été torturées à l'Esma, comme près de 5000 autres personnes pendant la dictature, dont une centaine à peine a survécu. La répression en
Argentine a fait 30.000 disparus, dont 18 Français, selon les organisations de défense de droits de l'Homme.

Astiz a défié le tribunal tout au long de son procès. Il y a 12 jours, il avait lancé: "C'est une persécution pour des raisons politiques". Il avait été condamné à la perpétuité par contumace en France en 1990 et en Italie en 2007, et l'étau s'est refermé sur lui dans son pays en 2003 après l'accession au pouvoir de Nestor Kirchner et l'annulation des lois d'amnistie, qui a permis la réouverture des procès.

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