mercredi 24 août 2011

Il en voulait à son ex-épouse, la police et la justice n’ont pas apprécié

Un proverbe dit que la vengeance est un plat qui se mange froid. Pour un sexagénaire de Champagnac-le-Vieux (Brivadois), elle s’apprécie davantage lorsque les forces de l’ordre font le service. En août 2010, une rancune amère contre son ex-femme - le couple est divorcé depuis une dizaine d’années - le pousse à téléphoner au centre opérationnel de gendarmerie du Puy-en-Velay pour l’accuser de faits particulièrement graves : cette dernière, affirme-t-il sans démordre, tient séquestrée depuis quatorze ans, et dans des conditions déplorables, sa propre sœur au sous-sol de sa maison à Avignon. Aussitôt alertés, les services de police de la Cité des papes s’empressent d’aller vérifier la véracité de ce qui pourrait être le fait divers glauque de l’été. Au domicile, effectivement, l’ex-épouse réside bien avec sa sœur souffrant d’un handicap mental, et auprès de qui elle exerce la tutelle. Les policiers n’y relèvent rien d’autre : pas le moindre signe de séquestration, ni de maltraitance… Les deux sœurs vivent paisiblement. Hier, la plaisanterie a un brin irrité les magistrats. D’abord, en raison de la nature des faits. Ensuite, parce que l’intéressé n’a pas répondu à la convocation de la justice pour cause d’intervention chirurgicale imminente : vérification faite à la demande des juges suspicieux, celui-ci aurait finalement annulé le rendez-vous avec son chirurgien il y a quelques jours en raison d’un accident. Et puis, l’homme n’a pas la réputation d’être une oie blanche : blessures involontaires causées par une conduite sous l’empire d’un état alcoolique, escroqueries, usurpations d’identités, fraudes fiscales, fraudes en vu d’obtenir l’allocation-chômage… remplissent plusieurs pages de son casier judiciaire. Aux 90 jours amende à 10 euros (obligation de verser un total de 900 euros à une date fixée ; les tranches de 10 euros manquants se transforment en jours de prison) requis par le ministère public, le tribunal a préféré une peine de trois mois de prison ferme, 1 000 euros pour le préjudice moral de l’ex-épouse dénoncée aux seules fins de lui attirer des ennuis, et 1 000 euros pour ses frais engagés dans ce procès.
http://www.leprogres.fr/haute-loire/2011/08/24/il-en-voulait-a-son-ex-epouse-la-police-et-la-justice-n-ont-pas-apprecie

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