mercredi 31 août 2011

Chatel va rétablir les leçons de morale en primaire

"Oui, je fais revenir la morale à l'école". La réponse de Luc Chatel a le mérite de la clarté : interrogé par des lecteurs du Parisien sur un possible "retour de la leçon de morale", le ministre de l'Education détaille une "circulaire qui paraît ce jeudi" sur ce thème et qui "est destinée à toutes les classes de primaire".
Quand auront lieu ces fameuses leçons de morale ? "Pas forcément tous les matins, mais le plus régulièrement possible, le maître va maintenant consacrer quelques minutes à un petit débat philosophique, à un échange sur la morale", assure le ministre de l'Education, évoquant comme sujets possibles "le vrai/le faux, le respect des règles, le courage, la franchise, le droit à l'intimité". Et ce afin que le professeur "transmette un certain nombre de valeurs". Car "l'école, c'est le lieu de la tolérance, du respect. A l'école, on n'apprend pas que des contenus de programme, mais aussi un comportement, et cela doit nous servir tout au long de la vie".

Discrétion sur les 16.000 postes supprimés

Le ministre, qui tiendra sa conférence de presse de rentrée jeudi, qualifie de "grave erreur" la suppression de l'éducation civique après 1968 et se déclare "favorable à ce qu'on évalue l'instruction civique au baccalauréat". Il est en revanche peu interrogé par les lecteurs du Parisien sur la principale controverse de la rentrée, portant sur la suppression annoncée de 16.000 postes, touchant particulièrement les écoles maternelles et élémentaires.

Sur ce thème, Luc Chatel rétorque que "le défi de l'école aujourd'hui, c'est moins celui de la quantité que de la qualité". Après 50.000 suppressions entre 2007 et 2010, 16.000 sont prévues en cette rentrée, avant 14.000 en 2012, soit au total 80.000. Syndicats, parents d'élève et élus locaux de toute tendance politique contestent fortement ces mesures. Ce à quoi le ministre rétorque : "La France consacre 21% de son budget à l'Education. C'est plus que beaucoup d'autres pays qui réussissent pourtant mieux que nous dans ce domaine. En trente ans, le budget par élève a augmenté de 80%. Contrairement aux idées reçues, les moyens sont là ! Mais justement, ce n'est plus le seul problème". Quant aux cas de classes surchargées, il affirme"qu'en moyenne, cette année, il y aura 23 élèves par classe en primaire, 25 au collège, 27 au lycée et 19 au lycée professionnel. Il y a vingt ans, les élèves étaient 2 de plus par classe. Est-ce que pour autant les résultats sont meilleurs ? Non".

Luc Chatel évoque enfin un sujet sensible : "Le statut qui les oblige à dix-huit heures de présence pour les cours est toujours régi par un décret de... 1950", souligne-t-il. "Il est temps de réfléchir avec eux à l'évolution de leurs missions. Le métier aujourd'hui, ce n'est plus seulement faire cours. Un professeur ne doit-il pas aussi prendre un temps dans la semaine pour faire du soutien scolaire, pour travailler avec ses collègues ? Il faut faire évoluer le métier".

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