mardi 26 juillet 2016

Attentat de Nice: Sandra Bertin peut-elle s'être engagée seule contre Cazeneuve?

La classe politique se déchire depuis l'attentat du 14 juillet à Nice. Dimanche, Sandra Bertin, cheffe du Centre de supervision urbain de Nice, a dénoncé des pressions venues tout droit de la place Beauvau. Une version contestée depuis.
Onze jours après l'attentat de Nice, les débats virent au règlement de comptes. Les attaques se multiplient contre Bernard Cazeneuve. Le ministre de l'Intérieur a plusieurs fois été accusé de mensonge par Christian Estrosi, un premier adjoint à la mairie de Nice décidément bien plus visible que le maire en personne, Philippe Pradal. 
Dimanche, ces accusations ont pris une dimension nouvelle. Cette fois, elles n'émanent plus des élus de l'opposition, mais de la cheffe du Centre de supervision urbain de Nice (CSU). Le 14 juillet au soir, Sandra Bertin se trouvait derrière les écrans diffusant les images de vidéosurveillance municipales. Elle a tout vu du drame. Elle assure dans une interview accordée au Journal du Dimanche avoir reçu des pressions venues de l'Intérieur, visant à "faire apparaître dans son rapport des positions de la police nationale" qui ne seraient pas visibles sur les images. 
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Une policière acquise à la cause d'Estrosi

Immédiatement, Bernard Cazeneuve a déposé plainte en diffamation. Jean-Marc Falcone, la patron de la police nationale, a lui aussi communiqué pour accréditer la thèse du ministre. "A aucun moment ni son cabinet ni lui-même n'ont eu à intervenir dans le cadre de cette remontée classique et traditionnelle d'informations", a-t-il déclaré. Une version des faits validée depuis: Sandra Bertin a en réalité envoyé son rapport à une fonctionnaire de police de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP), liée à la police nationale. 
Autre élément venant affaiblir le témoignage de la policière municipale, la diffusion d'extraits des comptes Twitter et Facebook de la jeune femme, supprimés depuis, dans lesquels elle fait preuve d'un engagement certain aux côtés de Christian Estrosi et prend position à plusieurs reprises contre le gouvernement. 

La mairie nie toute implication

Mais Sandra Bertin persiste et signe. Avec l'appui de la mairie? "Nous ne sommes pas intervenus dans le cadre de son interview au JDD, jure-t-on au sein de la municipalité. Sandra a effectivement reçu l'autorisation de sa hiérarchie, mais ça s'arrête là." Reste à savoir de qui, alors que le CSU dépend des services municipaux et que Sandra Bertin est cheffe de son unité.  
Egalement contacté, Patrice Trapier, directeur adjoint de la rédaction du JDD, assure n'avoir jamais eu de contact avec Christian Estrosi ou ses services avant ou après la publication de l'interview. "Notre journaliste a eu directement cette policière, détaille-t-il. Ensuite, nous ne savons pas comment cela s'est passé de son côté. Vu la gravité des propos tenus, elle n'a peut-être pas fait ça toute seule. Nous l'ignorons." 
Dimanche, après son interview, Sandra Bertin a enchaîné deux conférences de presse, au cours desquelles elle a martelé sa version des faits. L'une, restreinte, en présence de quelques médias triés sur le volet. Puis une seconde, ouverte, en présence également des syndicats de la police municipale. C'est à ce moment là, particulièrement, que le rôle des services de communication de la mairie ont surpris certains journalistes travaillant sur le dossier. 
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