dimanche 4 août 2013

Le sms de Duflot à Hollande et Ayrault : "Ne faites pas ça"

La ministre du Logement confie au Journal du Dimanche ses doutes et ses déceptions lors de l'éviction de Delphine Batho du gouvernement début juillet.

Cécile Duflot se confie au JDD sur une première année de pouvoir difficile et mouvementée. Elle revient notamment sur l'épisode du renvoi de Delphine Batho du gouvernement. Elle affirme ainsi avoir envisagé de quitter son poste à ce moment là. "Il y a des moments où je me suis dit que j'étais sur un fil", explique l'ancienne secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts alors que les relations sont tendues au sein du gouvernement entre socialistes et écologistes. A la question de savoir si elle avait envisagé de partir après le limogeage de Delphine Batho, Cécile Duflot répond : "C'est la seule fois où j'ai réellement pensé que c'était possible". Elle envoie alors un texto au président François Hollande et au Premier ministre Jean-Marc Ayrault leur disant: "Ne faites pas ça".

François Hollande a mis fin le 2 juillet aux fonctions de la ministre
PS de l'Écologie qui contestait les coupes prévues par le budget 2014 pour son ministère, congédiant pour la première fois un membre du gouvernement pour manque de solidarité. Cette décision avait provoqué une bronca chez les écologistes, qui avaient finalement décidé de rester au gouvernement. "Je suis venue au gouvernement sur des questions de changement de modèle de développement. Il y a des moments où je me suis dit : "Tu y as un peu cru toute seule, ma grande", raconte encore Cécile Duflot, qui estime d'ailleurs qu'en matière de politique écologique, "peu de ce qui a été dit s'est incarné dans les faits".

La ministre juge aussi être "une cible" pour la droite. Elle avait été accueillie par des exclamations ironiques de députés de droite, il y a un an, car elle portait une robe lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Et il y a un mois, son compagnon, Xavier Cantat, s'est attiré des critiques après un tweet comparant le défilé du 14 juillet à un "défilé de bottes". "J'étais plus préparée à répondre aux attaques politiques qu'à celles sur mon physique ou ma vie privée", confie Cécile Duflot.
 

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