jeudi 11 juillet 2013

Catastrophe ferroviaire au Québec : 50 morts, la compagnie responsable

La catastrophe de Lac-Mégantic, qui a "vraisemblablement" fait 50 morts selon la police, est due à une mauvaise manoeuvre du conducteur de la compagnie ferroviaire américaine propriétaire du "train-fantôme", a affirmé mercredi le PDG de la société incriminée.

Au Québec, cinq jours après le choc provoqué par la catastrophe ferroviaire qui a endeuillé la petite localité de Lac-Mégantic, devenant le pire accident au Canada depuis 15 ans, l'heure est au bilan et à la recherche des responsabilités. La police a confirmé mercredi soir les craintes sur le sort des personnes disparues avec un bilan qui s'établit désormais à 50 victimes: 20 corps ont été retrouvés et les enquêteurs cherchent encore les dépouilles de 30 personnes. Le précédent bilan officiel faisait état de 15 morts et 45 disparus.

Reste désormais à identifier les causes de ce drame. Le président de la compagnie The Montreal, Maine & Atlantic Railway (MMA), propriétaire du convoi ferroviaire composé de wagons-citernes, s'est rendu mercredi dans la bourgade québécoise sinistrée où il a été entendu "dans le cadre d'une enquête criminelle", a indiqué un responsable de la Sûreté du Québec. Il a finalement reconnu la responsabilité de sa société. "Les freins manuels (mécaniques) n'ont pas été appliqués de façon adéquate sur ce
train et il était de la responsabilité de l'employé de le faire", a-t-il admis, après avoir rejeté toute responsabilité ces derniers jours.
Drapeaux en berne
Avant d'exploser dans la nuit de vendredi à samedi en arrivant dans la rue principale de ce village touristique, le convoi de 72 wagons-citernes, transportant chacun 100 tonnes de pétrole brut, avait été arrêté à une dizaine de kilomètres au nord-ouest le temps que les conducteurs se relaient. Or, a reconnu le patron de la MMA,
il n'est pas sûr que le conducteur avait bien actionné l'ensemble des freins manuels avant que le train ne dévale tout seul la pente vers Lac-Mégantic. "Il nous a dit qu'il l'avait fait", a dit le PDG, mais "notre sentiment est que ce n'est pas vrai". L'employé en question a été suspendu sans solde et pourrait être formellement accusé, a-t-il indiqué.

Alors que le débat enfle au Canada sur l'augmentation exponentielle des "trains de pétrole" ces dernières années, certains s'interrogent sur les règles encadrant l'industrie pétrolière et les mesures de sécurité appliquées aux convois, véritables bombes ambulantes, qui traversent des villes. Quoi qu'il en soit, alors que l'enquête sur la tragédie a à peine débuté, la Première ministre québécoise Pauline Marois a annoncé que le drapeau fleurdelisé bleu et blanc de la province francophone sera en berne sur tous les édifices publics de la province à compter de jeudi, ce pour une semaine. Le drapeau canadien sera également abaissé pendant cette période à travers le pays, a indiqué Ottawa.
 

Aucun commentaire: