jeudi 13 juin 2013

Pollution aux nitrates : l'Europe condamne la France, Batho promet un plan d'action

La France a été condamnée par la Cour de justice européenne, qui a constaté le manquement de la France qui n'a pas respecté ses obligations en matière de lutte contre la pollution aux nitrates.

La France, touchée depuis des années par la pollution agricole, a été condamnée jeudi par la Cour de justice européenne. La Cour a constaté le manquement de la France qui n'a pas respecté ses obligations en matière de lutte contre la pollution aux nitrates. Cependant, à ce stade, elle ne lui a pas infligé de sanction financière.
La ministre de l'Ecologie Delphine Batho a pris acte de cette condamnation et a affirmé agir pour éviter de nouvelles condamnations, notamment grâce à un nouveau plan d'actions prévu pour septembre. "Cette condamnation était prévisible, elle sanctionne la politique écologique de la droite et sanctionne l'insuffisance dans la définition des zones vulnérables", a expliqué Mme Batho. "Mon objectif est d'éviter de nouvelles condamnations", a déclaré Delphine Batho en mettant en avant une redéfinition des zones vulnérables rendue publique fin 2012 et la préparation d'un nouveau plan d'actions qui devrait entrer en vigueur en septembre 2013. "La France a désormais pris cette pollution à bras le corps", a affirmé la ministre en précisant que le projet d'arrêté était en cours d'examen par ses services et qu'il "entrera en vigueur en septembre".
La Cour de Luxembourg avait été saisie par la Commission européenne, qui reprochait à la France de ne pas avoir procédé à un recensement complet des zones vulnérables aux nitrates à l'occasion de la révision de ces zones en 2007. Ces zones sont celles comportant des masses d'eau souterraines ou de surface affectées ou risquant d'être affectées par des concentrations en nitrates supérieures à 50 mg/l, ou des eaux de surfaces risquant l'eutrophisation (un étouffement par les algues vertes dû à la pollution agricole). 
Dix zones supplémentaires
Selon la Commission, le recensement par la France des zones vulnérables en 2007 aurait dû être complété par 10 zones supplémentaires dans les bassins Rhin-Meuse, Loire Bretagne, Rhône-Méditerranée-Corse et Adour-Garonne. La Cour de justice de l'UE juge qu'à la date du 28 décembre 2011, soit la date d'expiration du délai imparti par la Commission pour que Paris se mette en conformité avec la directive, plusieurs zones vulnérables n'avaient pas été désignées. La Cour précise que les changements intervenus par la suite ne sauraient être pris en compte.
Paris ne contestait pas le manquement, expliquant que la procédure de révision était encore en cours le 28 décembre 2011. A ce stade, la France échappe aux sanctions qui auraient pu lui être infligées par la Cour de justice dès ce premier arrêt. Dès lors que le manquement a été constaté par la Cour, elle doit se conformer à l'arrêt dans les meilleurs délais. Si, par la suite, la Commission estime qu'elle ne l'a pas fait, elle pourra introduire un nouveau recours et demander des sanctions pécuniaires qui pourraient s'élever à plusieurs dizaines de millions d'euros.
 

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