Ils estiment que la
pénibilité de leur métier n'est pas assez reconnue. Une partie des agents
chargés de la collecte et du traitement des déchets ont fait grève lundi à l'appel de
la CGT. "La principale raison de la grève, c'est la reconnaissance de la
pénibilité", a expliqué Régis Vieceli, secrétaire général de la CGT Nettoiement.
Les éboueurs réclament de pouvoir partir à la retraite à 50 ans, contre 57 ans
actuellement, via un classement de leur métier en catégorie insalubre. Ils
veulent également que les autres catégories d'agents chargés du nettoiement
aient une meilleure reconnaissance de la pénibilité.
A Paris, quelque 150 agents étaient rassemblés au pied de la
Tour Eiffel. Venus pour certains de province (Lyon, Martigues ou encore Nantes),
ils ont manifesté jusqu'aux Invalides. En province, les agents du nettoiement
ont notamment débrayé à Nantes, tandis qu'à Bordeaux, une trentaine d'éboueurs
se sont rassemblés devant la préfecture, où une délégation a été reçue. Au
niveau national, la CGT a estimé que le mouvement était plutôt bien suivi, mais
n'était pas en mesure dire s'il avait entraîné des perturbations dans la
collecte des déchets.
Une espérance de vie équivalente à celle des
égoutiers
Dans l'après-midi, une délégation a été reçue au ministère de
la Fonction publique par le conseiller social de Marylise Lebranchu. "Ils vont
regarder de plus près nos revendications et ont convenu d'une nouvelle réunion
avant l'été", a indiqué M. Vieceli, assurant qu'aucun sujet "n'a été évacué".
Selon Sébastien Cravero, animateur d'un collectif national créé il y a un an par
la CGT pour cette filière, une étude a montré que l'espérance de vie des
éboueurs était équivalente à celle des égoutiers. Or, ces derniers "ont droit à
la catégorie insalubre", a-t-il souligné.
D'après le syndicat, beaucoup d'agents souffrent de troubles
musculo-squelettiques et d'affections respiratoires. Certains contractent
également des maladies infectieuses comme l'hépatite, la gale ou la
leptospirose. "C'est un métier très pénible et très salissant. On est en contact
avec des produits toxiques. On ne sait pas exactement ce que les gens mettent
dans les ordures", a expliqué à l'AFP Sébastien Gibello, chauffeur depuis 4 ans
et venu manifester à Paris depuis Lyon.
"Aujourd'hui, on augmente la charge, on rallonge les tournées
et on nous esquinte encore plus", a déploré pour sa part Pascal Bodin,
expliquant qu'à 55 ans et "après 26 ans passés derrière une benne", il ne pourra
prendre sa retraite qu'en 2015 pour 690,60 euros par mois. Selon lui, quelque
40.000 agents du public travaillent dans le nettoiement. Il existe par ailleurs
une trentaine d'entreprises privées dans la filière.
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