lundi 6 mai 2013

Les éboueurs en grève pour que la pénibilité de leur métier soit reconnue

Une partie des agents chargés de la collecte et du traitement des déchets ont fait grève lundi en France, à l'appel de la CGT. Ils réclament une meilleure prise en compte de la pénibilité de leurs activités et des départs anticipés à la retraite.
Ils estiment que la pénibilité de leur métier n'est pas assez reconnue. Une partie des agents chargés de la collecte et du traitement des déchets ont fait grève lundi à l'appel de la CGT. "La principale raison de la grève, c'est la reconnaissance de la pénibilité", a expliqué Régis Vieceli, secrétaire général de la CGT Nettoiement. Les éboueurs réclament de pouvoir partir à la retraite à 50 ans, contre 57 ans actuellement, via un classement de leur métier en catégorie insalubre. Ils veulent également que les autres catégories d'agents chargés du nettoiement aient une meilleure reconnaissance de la pénibilité.
A Paris, quelque 150 agents étaient rassemblés au pied de la Tour Eiffel. Venus pour certains de province (Lyon, Martigues ou encore Nantes), ils ont manifesté jusqu'aux Invalides. En province, les agents du nettoiement ont notamment débrayé à Nantes, tandis qu'à Bordeaux, une trentaine d'éboueurs se sont rassemblés devant la préfecture, où une délégation a été reçue. Au niveau national, la CGT a estimé que le mouvement était plutôt bien suivi, mais n'était pas en mesure dire s'il avait entraîné des perturbations dans la collecte des déchets.
Une espérance de vie équivalente à celle des égoutiers
Dans l'après-midi, une délégation a été reçue au ministère de la Fonction publique par le conseiller social de Marylise Lebranchu. "Ils vont regarder de plus près nos revendications et ont convenu d'une nouvelle réunion avant l'été", a indiqué M. Vieceli, assurant qu'aucun sujet "n'a été évacué". Selon Sébastien Cravero, animateur d'un collectif national créé il y a un an par la CGT pour cette filière, une étude a montré que l'espérance de vie des éboueurs était équivalente à celle des égoutiers. Or, ces derniers "ont droit à la catégorie insalubre", a-t-il souligné.
D'après le syndicat, beaucoup d'agents souffrent de troubles musculo-squelettiques et d'affections respiratoires. Certains contractent également des maladies infectieuses comme l'hépatite, la gale ou la leptospirose. "C'est un métier très pénible et très salissant. On est en contact avec des produits toxiques. On ne sait pas exactement ce que les gens mettent dans les ordures", a expliqué à l'AFP Sébastien Gibello, chauffeur depuis 4 ans et venu manifester à Paris depuis Lyon.
"Aujourd'hui, on augmente la charge, on rallonge les tournées et on nous esquinte encore plus", a déploré pour sa part Pascal Bodin, expliquant qu'à 55 ans et "après 26 ans passés derrière une benne", il ne pourra prendre sa retraite qu'en 2015 pour 690,60 euros par mois. Selon lui, quelque 40.000 agents du public travaillent dans le nettoiement. Il existe par ailleurs une trentaine d'entreprises privées dans la filière.
 

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