mercredi 17 avril 2013

Nancy : prêt au pire pour garder ses enfants

Un père de famille de 33 ans s’est retrouvé dans le box des comparutions immédiates, ce mardi, en correctionnelle, pour avoir frappé la mère de ses deux enfants, le week-end dernier, à Lunéville. Motif de sa colère : les modalités de visite aux enfants.
Le père de famille a demandé un délai pour préparer sa défense, comme la loi l’y autorise en matière de comparution rapide. Les faits n’ont donc été abordés que succinctement, les magistrats ne statuant que sur un éventuel placement en détention jusqu’à la date du jugement.
Le parquet a requis un mandat de dépôt. « Il est obsédé par la question de la garde de ses enfants ! Les choses risquent de dégénérer s’il est remis en liberté… » a estimé le substitut du procureur.
Le Lunévillois a résisté aux policiers qui sont intervenus au domicile familial. S’accrochant à une grille pour ne pas être emmené, tout en menaçant de brûler vive son ex-compagne « même si ça doit lui coûter vingt ans de prison ».
Durant sa garde à vue au commissariat de Lunéville, il a insulté les policiers et a brisé les vitres de sa cellule, se fracturant le pied. Il s’appuyait d’ailleurs sur une béquille, dans le box du tribunal.

« On ne peut pas prendre ce risque ! »

« Il a retourné ses pulsions de violence contre lui. Il a compris qu’il ne peut plus continuer comme ça. Il ne conteste pas les faits », a plaidé l’avocat de la défense, demandant une remise en liberté sous contrôle judiciaire.
« On ne peut pas prendre ce risque ! D’autant qu’il y a deux enfants », a rétorqué le parquet, soulignant que « de nombreuses mains courantes ont été déposées contre lui par son ex-compagne depuis le début de l’année. Il a montré une grande détermination dans la commission des violences… » Et de préciser que le père de famille a déjà été condamné à un an de prison pour violences, dans une affaire mettant en cause d’autres personnes, il y a quelques années.
« Il est actuellement sans domicile fixe, sa situation est instable… » a ajouté le substitut. La défense s’est inscrite en faux. « Non, il est hébergé chez sa sœur ».
Le président du tribunal a demandé au prévenu s’il serait prêt à voir ses enfants dans un lieu neutre. La réponse a été affirmative. Dans un courrier au tribunal, la mère s’est dite prête à le laisser voir ses enfants.
Résultat : le père de famille est remis en liberté sous contrôle judiciaire jusqu’au 16 mai, date retenue pour examiner l’affaire. Il a l’obligation de ne pas quitter la Meurthe-et-Moselle, de ne pas se rendre au domicile de son ex-compagne, et de ne pas la voir en dehors d’un lieu de rencontre neutre.

http://www.estrepublicain.fr/justice/2013/04/16/pret-au-pire-pour-garder-ses-enfants

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