dimanche 21 avril 2013

Izards. Le parquet saisit la police des polices

Que s'est-il passé le 22 mars lors d'une intervention policière dans le quartier des Izards, à Toulouse ? Lors d'une interpellation menée par la police, une mère de famille se plaint d'avoir été insultée avant que son fils, venu l'aider, soit maîtrisé «violemment» selon cette famille.
L'affaire, révélée par La Dépêche du Midi le 27 mars a donné lieu à un échange entre le procureur Michel Valet et Me Christian Etelin, avocat de la famille qui a porté plainte.
«Toute mise en cause d'un policier ou d'un gendarme pour des comportements contraires à la loi fait systématiquement l'objet d'une enquête. Depuis 5 ans, j'ai saisi des dizaines de fois les services de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) ou de l'IGGN (Inspection de la gendarmerie nationale). Dans quelques cas, ces enquêtes ont abouti à des poursuites pénales ou disciplinaires. Mais dans l'immense majorité, les fonctionnaires de police font honnêtement leur travail. Et ils ne méritent pas les soupçons que laissent planer sur eux les propos de Me Etelin», avait notamment déclaré le procureur dans nos colonnes.
Patron du parquet et donc des services d'enquête, le magistrat soulignait la difficulté du travail engagé dans ce quartier, plaque tournante du trafic de drogue, et devenue une zone de sécurité prioritaire. Des arrestations presque quotidiennes qui tendent les relations entre e une partie de la population et la police. Mais le procureur avait été clair : s'il y avait une faute de la police, il y aurait des poursuites.
Après le dépôt de plainte de la famille, le procureur a confirmé hier qu'il avait saisi la police des polices pour enquêter. «Saisir l'inspection générale des services ne signifie pas que les violences policières sont fondées», insiste Michel valet, demandant «la plus grande prudence» sur cette affaire.
En réalité, saisir la police des polices est le meilleur moyen de clarifier l'intervention du 22 mars. Les «bœufs carotte» comme les surnomment leurs collègues n'ont pas l'habitude d'enquêter à moitié. Et s'ils découvrent des preuves des violences policières, ces enquêteurs n'hésiteront pas à renvoyer devant le parquet les auteurs des éventuelles violences. En attendant, il n'est pas certain que cette décision logique du procureur calme les relations conflictuelles entre policiers et certains habitants du quartier «difficile» des Izards.

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