Cette fois-ci le
tabou est vraiment tombé. Les allocations
familiales ne seront bientôt plus identiques pour toutes les
familles. François
Hollande a annoncé jeudi soir que ces "réajustements" seraient
faits selon "deux principes": "Il n'y aura pas de fiscalisation des allocations"
et "on va garder l'universalité". Mais "que les plus hauts revenus aient les
mêmes allocations, non ! Ça sera revu".
Versées à partir du deuxième enfant à charge de moins de 20
ans, les allocations familiales sont versées à tous, quels que soient les
revenus, selon le principe d'universalité. Elles s'élèvent à 127,05 euros par
mois pour deux enfants, 289,82 euros pour trois enfants et 452,59 pour quatre
enfants, puis 162,78 par enfant supplémentaire.
La barre des 61 000 euros de revenus ?
La barre des 61 000 euros de revenus ?
Il y a quelques
jours, le député PS Gérard, rapporteur du budget de la sécurité
sociale, avait déjà lancé l'idée d'une division par deux des allocations
familiales pour les ménages gagnant plus de 61 000 euros. D'après Gérard Bapt,
"cette mesure concernerait 11% des familles actuellement bénéficiaires".
Concrétement, un couple avec deux enfants qui gagne 5000 euros par mois
touche aujourd'hui 383, 95 euros d'aides mensuelles, réparties entre
127,05 euros d'allocations familiales et 257 euros de complément de garde.
Demain, il ne toucherait plus que 63,25 euros et devrait payer, en plus, les
cotisations salariales.
A lire aussi : cinq exemples pour comprendre ce qui pourrait changer.
2,2 milliards d'euros à trouver
Le Haut conseil de la famille (HCF), dont les préconisations
pour réformer les prestations familiales sont attendues le 4 avril, a chiffré à
2,2 mds d'euros le besoin de financement pour ramener la branche famille à
l'équilibre à l'horizon 2016.
Si le courage de la
mesure a été salué à gauche, il en va évidemment autrement à droite. "Je
comprends pas très bien cette histoire. C'est un déni de réalité", a ainsi lâché
Jean-François
Copé vendredi matin sur RTL. "Je n'y suis pas favorable, je suis
pour l'universalité. Je ne vois pas comment le gouvernement peut mettre en place
la mesure, sauf à augmenter encore les impôts."
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