mardi 1 janvier 2013

Plus de six Français sur dix continuent de regretter le franc

Plus de six Français sur dix continuent de regretter le franc, onze ans après l'introduction de l'euro particulièrement mal-aimé des femmes et des personnes les plus modestes, selon un sondage Ifop.
Au crépuscule de 2012, année marquée par la pire crise qu'ait connue la zone euro, les Français sont nostalgiques du franc, leur ancienne monnaie. C'est en tout cas ce qu'affirme un sondage Ifop réalisé pour le compte du site d'information Atlantico mis en ligne lundi. A la question "onze ans après l'introduction de l'euro, regrettez-vous le franc", quelque 62% des personnes interrogées ont répondu par l'affirmative avec un taux de 70% chez les femmes contre 54% chez les hommes.

Mais l'institut pousse plus loin l'analyse et met en parallèle désaffection pour la monnaie européenne et crise économique. "Le premier enseignement de ce sondage est que, contrairement à ce que les promoteurs de l'euro avaient annoncé, (...), loin de s'estomper, le souvenir du franc et les critiques envers l'euro sont renforcés, notamment à l'occasion de la crise économique et financière", explique le directeur du département opinion publique de l'Ifop, Jérôme Fouquet cité par le site.
77% de nostalgiques chez les ouvriers
Il relève ainsi que les nostalgiques de la monnaie française étaient "39% seulement en 2002", juste après l'entrée en vigueur de la monnaie unique pour passer ensuite à 48% en juin de la même année. En 2005, les insatisfaits étaient 61%, avant de monter à un pic de 69% en 2010 en raison de la crise. "Le niveau de regret reste élevé", alors qu'une génération entière n'a pas connu le franc, insiste M. Fouquet soulignant qu'il est particulièrement élevé parmi les catégories socio-professionnelles les moins favorisées.

Le taux de nostalgiques atteint les 77% parmi les ouvriers et employés contre 41% chez les cadres supérieurs et professions libérales. "L'échelle de revenus montre que plus on gagne, moins on regrette le franc, et inversement", explique encore l'expert qui indique également que ce regret du franc "varie très fortement selon l'orientation politique". Il est ainsi "maximum aux deux extrémités du champ politique, au Front national et au Front de gauche". "Il s'agit donc à la fois d'une question politique et d'une question économique, liée à la vie quotidienne et la hausse des prix", résume le responsable de l'Ifop pour lequel une des raisons du mécontentement vient de l'idée ancrée "selon laquelle le passage à l'euro se traduit par une envolée des prix et une valse des étiquettes".

L'autre leçon du sondage est, selon lui, qu'"il existe un mécontentement vis-à-vis de la construction européenne qui n'a cessé de croître ces dernières années avec le déclenchement de la crise de l'euro". Le sondage Ifop, publié par Atlantico, a été réalisé par téléphone entre le 18 et le 20 décembre auprès d'un échantillon de 1.007 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.

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