vendredi 28 décembre 2012

Vive polémique après le discours du roi des Belges

Dans son discours de Noël, Albert II a mis en garde les populismes en faisant référence à la montée des fascismes dans les années 1930, ce qui a suscité de nombreuses critiques en Flandre.
Le discours royal de Noël du roi des Belges a suscité maintes critiques en Flandre. Des voix se sont élevées mercredi dans les rangs du parti nationaliste, mais également chez les spécialistes de la politique belge, pour dénoncer sa comparaison excessive avec l'essor du fascisme dans les années 1930.
"En ces temps perturbés que nous vivons, soyons vigilants, et montrons-nous lucides face aux discours populistes. Ils s'efforcent toujours de trouver des boucs émissaires à la crise, qu'il s'agisse de l'étranger ou des habitants d'une autre partie de leur pays. Ces discours existent aujourd'hui dans de nombreux pays européens et aussi chez nous. La crise des années 30 et les réactions populistes de cette époque ne doivent pas être oubliées. On a vu le mal que cela fit à nos démocraties », a déclaré le souverain belge, dans sa traditionnelle allocution télévisée prononcée à la veille de Noël.
Tradition apolitique
Pour le professeur Mark Van den Wijngaert, le roi s'est lui-même prêté au populisme. Une telle façon de s'immiscer dans le débat politique, estime-t-il, est tout à fait inédite dans un pays où le roi demeure traditionnellement consensuel et apolitique.
"Le Roi fait référence d'abord à un parti, une manière de penser, dans laquelle la responsabilité de la crise est imputée aux francophones. Relier ce populisme aux années 30, c'est aller un pas trop loin. Un grand pas trop loin. On ne peut pas prétendre une telle chose de la Belgique", poursuit Mark Van den Wijngaert dans le quotidien belge De Morgen.
Sortie il y a tout juste un an de la plus longue crise politique de son histoire - 541 jours sans gouvernement -, la Belgique a connu, en 2012, une année de relatif répit sur le plan institutionnel. Mais les élections municipales d'octobre ont vu la victoire en Flandre, la région néerlandophone du nord du pays, de la Nouvelle alliance flamande (N-VA), qui milite ouvertement pour une "république flamande". Sans être d'extrême droite comme le Vlaams Belang, en déclin depuis quelques années, la N-VA attribue une grande part des difficultés économiques du royaume à la Wallonie (sud, francophone) et à ses dirigeants socialistes.

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