Mercredi, des manifestants s'en sont pris à l'ambassade de
France de Bangui, capitale du Centrafrique. Plusieurs centaines de personnes ont
ainsi lancé des projectiles vers le bâtiment français. "Nous sommes ici à
l'ambassade de France, parce que c'est la France qui nous a colonisés. Mais la
France a tendance à nous lâcher. On n'a plus besoin de la France, la France n'a
qu'à prendre son ambassade et partir", a affirmé une manifestante. "La France
n'a pas respecté la convention de défense entre elle et la République
Centrafricaine. Nous dénonçons cette attitude", a pour sa part déclaré un
étudiant qui a requis l'anonymat.
L'ambassadeur de France a protesté contre la manifestation
qu'il a qualifiée de "particulièrement violente". "Ce matin, une manifestation
violente s'est déroulée devant l'ambassade des Etats-unis d'Amérique, et s'est
prolongée par une manifestation particulièrement violente devant la chancellerie
de France, avec des jets de projectiles, avec des bris de vitres. Le drapeau
français a été descendu de son mât et emporté par des manifestants", a déclaré
l'ambassadeur Serge Mucetti. "Cette situation est totalement inadmissible. Je
demande au gouvernement de la République centrafricaine de faire respecter les
accords internationaux en cette matière. Ceux qui ont agi de la sorte sont des
ennemis de la République centrafricaine", a-t-il ajouté.
Un avion Air France en direction de Bangui fait
demi-tour
Ces incidents ont des conséquences. Air France a fait faire
demi-tour mercredi à son vol hebdomadaire Paris-Bangui en raison des événements
en Centrafrique."En raison de la situation en Centrafrique, le vol AF 780
Charles de Gaulle-Bangui a effectué un retour en vol et rentre à Paris", a
annoncé un porte-parole de la compagnie à l'AFP. Il s'agit du seul vol
hebdomadaire à destination de la capitale de Centrafrique. "Le vol est parti
(mercredi) à 10H59 (9H59 GMT) et a fait demi-tour trois
heures trente après le départ. Son arrivée à Paris est estimée à 17H37 (16H37 GMT)", a-t-il précisé. L'appareil transporte 130 passagers, a-t-il indiqué.
heures trente après le départ. Son arrivée à Paris est estimée à 17H37 (16H37 GMT)", a-t-il précisé. L'appareil transporte 130 passagers, a-t-il indiqué.
Plus tôt, les manifestants avaient en effet effectué un sit-in
devant l'ambassade américaine, afin de dénoncer la situation dans le pays, en
partie occupée par les rebelles. La coalition rebelle du Séléka s'est en effet
emparée mardi d'une nouvelle ville, Kaga Bandoro, dans le centre-nord de la
Centrafrique, sans rencontrer de résistance. La coalition rebelle s'approche un
peu plus de la capitale, Bangui, a annoncé une source militaire.
La rébellion appelle à déposer les armes
Désormais présente à l'est et au nord de Bangui, la rébellion
avait affirmé au début des hostilités, le 10 décembre, ne pas vouloir marcher
sur la capitale. Elle s'en approche désormais dangereusement, ne rencontrant que
peu de résistance dans son avancée. "Nous demandons à tous les fils et filles de
Centrafrique, à tous les éléments de forces de défense et de sécurité encore
fidèles au régime de François Bozizé (...) de déposer les armes immédiatement",
déclare le Séléka dans un communiqué.
Tout en affirmant vouloir négocier à Libreville, comme
l'avaient demandé vendredi les chefs d'Etats d'Afrique centrale, la rébellion a
continué à avancer, refusant de quitter les villes conquises sans accord de
cessez-le-feu préalable, que le président centrafricain ne semble pas prêt à
accorder.
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