Des ballons multicolores égaient les baraques de ce bidonville rom au bord de
la RN7, à Ris-Orangis: c'est Noël, célébré au son de l'accordéon dans une salle
des fêtes de fortune, construite en dix jours, malgré une interdiction de la
mairie pour raison de sécurité. "Ici, c'est le centre-ville de Ris-Orangis
aujourd'hui", lance Sébastien Thiery, fondateur de l'association Pérou (Pôle
d'exploration des ressources urbaines), à l'origine de la construction de cette
salle en bois. Quelques dizaines de personnes sont venues passer l'après-midi
avec ces familles roms.
Les habitants du bidonville, aidés d'une quarantaine de bénévoles, ont construit cette salle, qui a coûté "moins de 10.000 euros", financés par les associations, selon l'architecte Julien Beller, qui explique chercher "des solutions alternatives pour les très précaires, même si c'est éphémère". "Les élus nous disent +on ne sait pas faire+. On sait que ça n'est pas simple. Mais il faut prendre appui sur les savoir-faire pour construire autre chose", appuie Serge Guichard, de l'association de solidarité en Essonne aux familles roms, roumaines. Nommé "ambassade du Pérou", cette salle de 35m2 doit, "à partir de demain, préparer le départ" du bidonville, explique Sébastien Thiery. Et donc, notamment, faire la classe aux enfants, qui ne sont pas scolarisés. Mais aussi être "un sas entre l'intérieur et l'extérieur, mobiliser tous les acteurs", explique cet ancien militant des Enfants de Don Quichotte.
La fête de samedi était pourtant interdite: le maire (PS) de la commune Stéphane Raffali a pris un arrêté pour que la manifestation n'ait pas lieu et qu'il soit mis un terme aux constructions illégales. "En quelques jours, on a monté des cabanes en bois et mis des copeaux de bois par terre. Mais l'insalubrité existe toujours et la dangerosité est accentuée par le bois. Il y a une part de totale irresponsabilité", dénonce l'élu, qui dit avoir pris un arrêté d'interdiction pour dégager sa responsabilité. Le nouveau bâtiment a été monté là où, il y a encore dix jours, s'élevait un tas d'ordures haut de deux mètres. Sous le toit en tôle transparente ondulée, sur l'une des façades en contreplaqué, "être" est écrit en lettres blanches.
Les habitants du bidonville, aidés d'une quarantaine de bénévoles, ont construit cette salle, qui a coûté "moins de 10.000 euros", financés par les associations, selon l'architecte Julien Beller, qui explique chercher "des solutions alternatives pour les très précaires, même si c'est éphémère". "Les élus nous disent +on ne sait pas faire+. On sait que ça n'est pas simple. Mais il faut prendre appui sur les savoir-faire pour construire autre chose", appuie Serge Guichard, de l'association de solidarité en Essonne aux familles roms, roumaines. Nommé "ambassade du Pérou", cette salle de 35m2 doit, "à partir de demain, préparer le départ" du bidonville, explique Sébastien Thiery. Et donc, notamment, faire la classe aux enfants, qui ne sont pas scolarisés. Mais aussi être "un sas entre l'intérieur et l'extérieur, mobiliser tous les acteurs", explique cet ancien militant des Enfants de Don Quichotte.
La fête interdite par le maire
Angela Melo, 27 ans, qui habite Montreuil (Seine-Saint-Denis), explique ne
faire partie d'aucune association, mais avoir suivi une amie. Les bras chargés
de sacs de vieux vêtements, elle mettait pour la première fois les pieds dans un
bidonville. "Quand on pense au mot +bidonville+, on voit ça. C'est bien de faire
la liaison entre gens en situations différentes", commente-t-elle. Adela Covaci,
25 ans, a trois enfants, et vit ici depuis un an. Cette salle, elle "espère que
ça va changer beaucoup de choses J'ai jamais été à l'école, et j'aime pas que
mes enfants soient comme ça". "Les Français en général ils disent +bah les
Roumains qui sont sales, les voleurs+. C'est bien déjà que quelqu'un qui nous
connaît pas trop ait confiance en nous", ajoute-t-elle. Des enfants offrent
bonbons et gâteaux, un Père Noël leur distribue des cadeaux, des hommes jouent
de la musique et les femmes font visiter leurs baraques à des visiteurs, souvent
issus du milieu associatif. Le sol du bidonville, dans lequel vivent entre 150
et 200 personnes, a été recouvert de copeaux de bois, pour éviter la boue. Cinq
toilettes sèches ont été construites. La fête de samedi était pourtant interdite: le maire (PS) de la commune Stéphane Raffali a pris un arrêté pour que la manifestation n'ait pas lieu et qu'il soit mis un terme aux constructions illégales. "En quelques jours, on a monté des cabanes en bois et mis des copeaux de bois par terre. Mais l'insalubrité existe toujours et la dangerosité est accentuée par le bois. Il y a une part de totale irresponsabilité", dénonce l'élu, qui dit avoir pris un arrêté d'interdiction pour dégager sa responsabilité. Le nouveau bâtiment a été monté là où, il y a encore dix jours, s'élevait un tas d'ordures haut de deux mètres. Sous le toit en tôle transparente ondulée, sur l'une des façades en contreplaqué, "être" est écrit en lettres blanches.
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