C'est à la suite d'une simple dispute que Kevin, étudiant en
master, et Sofiane, âgés tous deux de 21 ans, ont été lynchés vendredi soir dans
un parc du quartier où ils avaient grandi, à Echirolles, dans
la banlieue de Grenoble. Une
première bagarre s'était déroulée devant un lycée de la commune pour une
histoire de "mauvais regard", avant de se poursuivre et de s'envenimer dans un
parc voisin, l'affrontement opposant bientôt un groupe d'Echirolles à un autre
plus important venu du quartier de la Villeneuve, à Grenoble. Au cours de cette
bataille rangée, Kevin et Sofiane ont été tués par un groupe d'une quinzaine de
jeunes munis de manches de pioche, d'un ou de plusieurs marteaux et de couteaux.
Une marche blanche sera organisée mardi par les proches des
deux jeunes. Un message appelant à l'apaisement a par ailleurs été lu lundi
matin aux élèves du lycée Marie Curie d'Echirolles, où avaient été scolarisés
Kevin et Sofiane. "Nous appelons tous les élèves, tous les jeunes d'Echirolles
et d'ailleurs, tous les parents, à la dignité et à l'apaisement", déclarent dans
ce texte les enseignants du lycée, pour qui "les seules réponses face à un tel
drame sont celles de la fraternité de la solidarité et de la non violence".
Des lycéens sous le choc
Une cellule d'écoute composée de deux psychologues, d'un
médecin conseil de l'inspection académique et d'une infirmière, a été mise en
place à l'intention des élèves les plus affectés par ce drame, a indiqué le
proviseur, Jean-Louis Lopez. Selon lui, "Kevin était un gamin studieux, sérieux,
qui ne sortait pas et incitait ses camarades à travailler. C'était un vrai grand
frère, quelqu'un qui pacifiait". Scolarisé en 1ère, son petit frère Wilfried,
impliqué dans la première dispute qui avait entraîné la rixe mortelle, "ne parle
pas, il est assommé, sous le choc", a-t-il dit.
Peu de lycéens, parmi ceux qui connaissaient les victimes,
étaient disposés à s'exprimer devant la presse. "C'était des gens bien, sans
problème, qui n'ont jamais rien fait de mal dans la vie, ils ont laissé leur
peau pour défendre deux plus jeunes qu'eux", a toutefois confié d'une voix
brisée de chagrin Mégane, 17 ans. "La violence gratuite, c'est horrible",
a-t-elle ajouté.
A l'entrée de l'établissement, plusieurs élèves distribuaient
un tract proclamant "non à la violence, non à la barbarie" et appelant à
participer à la marche blanche "à la mémoire de Kevin et Sofiane" prévue mardi à
18 heures.
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