lundi 1 octobre 2012

Rixe mortelle à Echirolles : un message d'apaisement lu aux lycéens

C'est à la suite d'une simple dispute que Kevin, étudiant en master, et Sofiane, âgés tous deux de 21 ans, ont été lynchés vendredi soir dans un parc du quartier où ils avaient grandi, à Echirolles, dans la banlieue de Grenoble. Une première bagarre s'était déroulée devant un lycée de la commune pour une histoire de "mauvais regard", avant de se poursuivre et de s'envenimer dans un parc voisin, l'affrontement opposant bientôt un groupe d'Echirolles à un autre plus important venu du quartier de la Villeneuve, à Grenoble. Au cours de cette bataille rangée, Kevin et Sofiane ont été tués par un groupe d'une quinzaine de jeunes munis de manches de pioche, d'un ou de plusieurs marteaux et de couteaux.

Une marche blanche sera organisée mardi par les proches des deux jeunes. Un message appelant à l'apaisement a par ailleurs été lu lundi matin aux élèves du lycée Marie Curie d'Echirolles, où avaient été scolarisés Kevin et Sofiane. "Nous appelons tous les élèves, tous les jeunes d'Echirolles et d'ailleurs, tous les parents, à la dignité et à l'apaisement", déclarent dans ce texte les enseignants du lycée, pour qui "les seules réponses face à un tel drame sont celles de la fraternité de la solidarité et de la non violence".

Des lycéens sous le choc

Une cellule d'écoute composée de deux psychologues, d'un médecin conseil de l'inspection académique et d'une infirmière, a été mise en place à l'intention des élèves les plus affectés par ce drame, a indiqué le proviseur, Jean-Louis Lopez. Selon lui, "Kevin était un gamin studieux, sérieux, qui ne sortait pas et incitait ses camarades à travailler. C'était un vrai grand frère, quelqu'un qui pacifiait". Scolarisé en 1ère, son petit frère Wilfried, impliqué dans la première dispute qui avait entraîné la rixe mortelle, "ne parle pas, il est assommé, sous le choc", a-t-il dit.

Peu de lycéens, parmi ceux qui connaissaient les victimes, étaient disposés à s'exprimer devant la presse. "C'était des gens bien, sans problème, qui n'ont jamais rien fait de mal dans la vie, ils ont laissé leur peau pour défendre deux plus jeunes qu'eux", a toutefois confié d'une voix brisée de chagrin Mégane, 17 ans. "La violence gratuite, c'est horrible", a-t-elle ajouté.

A l'entrée de l'établissement, plusieurs élèves distribuaient un tract proclamant "non à la violence, non à la barbarie" et appelant à participer à la marche blanche "à la mémoire de Kevin et Sofiane" prévue mardi à 18 heures.
 

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