jeudi 4 octobre 2012

La baisse des carburants menacerait près de 2.000 stations indépendantes

En faisant baisser les prix des carburants, le gouvernement a créé une "spirale dangereuse" qui met en péril près de 2.000 stations-service indépendantes, a affirmé un représentant du secteur dans un entretien au Bulletin de l'industrie pétrolière (BIP) publié jeudi. La démarche du gouvernement fin août pour faire baisser les prix à la pompe a "des conséquences amères dans le secteur de la distribution des carburants", a déclaré à cette publication spécialisée Frédéric Plan, délégué général de la Fédération des combustibles, carburants et chauffage (FF3C).
Selon lui, "les opérateurs majeurs du secteur, les filiales de la grande distribution, qui détiennent 80% du marché (des ventes de carburants pour les particuliers, ndlr), ont pris le prétexte de cette situation pour accentuer la compétition en termes d'images de marque et pour bien d'autres raisons que les carburants".
Une baisse des taxes de 3 centimes par litre
"La durée du dispositif (trois mois, NDLR) et la course à l'échalote à laquelle se livrent les acteurs de la grande distribution menacent désormais très concrètement la moitié des stations-service indépendantes, soit 2.000 sur un peu moins de 12.000 au total", a-t-il ajouté, soulignant que cette menace pourrait se concrétiser dès "la fin de l'année, avec le risque d'une fermeture de plusieurs points de vente".
Conformément à sa promesse de lutter contre la cherté des carburants, le gouvernement avait baissé fin août de 3 centimes par litre les taxes sur le gazole et l'essence, et négocié avec les industriels un coup de pouce supplémentaire d'un à trois centimes, selon leurs possibilités. Ces mesures doivent s'appliquer pendant trois mois, le temps pour le gouvernement de mettre en place un dispositif pérenne contre la cherté des carburants.
Une réunion avec les professionnels du secteur se déroulera justement jeudi après-midi à Bercy pour faire le point sur ces mesures, sous l'égide du ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, et du ministre délégué à la consommation, Benoît Hamon.
 

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