"25 à 30% des produits ont un indice de protection inférieur à
celui affiché sur l'emballage", explique Laurence Coiffard dont Libération publie la dernière étude mardi 15 août. Cette
professeure et chercheuse, directrice du laboratoire Pharmacie industrielle et
cosmétologie de l'université de Nantes, pratique des tests de crèmes
solaires in vitro dont les résultats sont bien différents de ceux
réalisés in vivo.
Industriels vs scientifiques
Les industriels testent en effet leurs produits sur la peau de
volontaires et attendent que le coup de soleil apparaisse tandis que le corps
est bombardé d'UV. Un test qui paraît régulier...sauf que ! La plupart des
crèmes solaire contient des anti-inflammatoires ; ces derniers, sans protéger la
peau, retardent l'apparition du coup de soleil et font ainsi monter les indices
de protections. "Les anti-inflammatoires faussent les résultats du test, et les
fabriquants en jouent", a indiqué en "off" à Libération un sous-traitant de
l'industrie cosmétique.
Pas de sanction
Tandis que les industriels répliquent que leurs tests ne sont
pas moins faussés que ceux réalisés en laboratoire, les mélanomes se développent
: en vingt-cinq ans, le nombre de cancers de la peau a ainsi triplé. Difficile
pour le bonzeur lambda de faire la part des choses entre un éventuel manque de
précaution et la mauvaise qualité d'une crème solaire. La professeure Coiffard
dénonce pour sa part des écarts d'indices annoncés et d'indices réels allant
jusqu'à 33 (une crème solaire indice 60 passant à 27). Elle pointe également les
insuffisances de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) : celle-ci
constate les différences d'indices selon le processus de test sans prendre de
mesure de sanction pour autant.
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