mardi 12 juin 2012

Syrie : l'armée utiliserait des enfants comme "boucliers humains"

Le rapport de l'ONU sur la situation des enfants en Syrie est accablant. Les Nations unis y dénoncent les exactions que l'armée syrienne aurait commises. Selon le rapport, des soldats syriens ont torturé et exécuté sommairement des enfants, et se sont servis de certains d'entre eux âgés d'à peine huit ans comme de "boucliers humains" au cours de leurs opérations contre les rebelles. Le gouvernement figure comme l'un des pires sur la liste annuelle "de la honte" établie par les Nations unies et dans laquelle figure les pays en conflit où les enfants sont tués, torturés et forcés à combattre.

"J'ai rarement vu autant de brutalités contre les enfants qu'en Syrie, où les filles et les garçons sont emprisonnés, torturés, exécutés et utilisés comme boucliers humains", a déclaré Radhika Coomaraswamy, représentante spéciale de l'ONU pour les enfants dans les conflits armés.

Le rapport sur "les enfants dans les conflits armés" cite à l'appui les circonstances d'une opération de quatre jours déclenchée le 9 mars par les forces loyalistes -- armée, services de renseignement et milice Shabiha -- contre le village d'Ayn l'Arouz (province d'Idlib - nord-ouest). Les troupes gouvernementales ont raflé des dizaines de garçons âgés de huit à 13 ans avant d'attaquer le village, selon le rapport. Ces enfants ont été ensuite "utilisés par des soldats et des miliciens comme boucliers humains, placés devant les vitres des autocars transportant les militaires pour pénétrer dans le village lors de l'assaut".

"Soumis à des chocs électriques"

Les opérations contre des écoles sont monnaie courante, ces établissements servant ensuite de bases militaires et de centres de détention, poursuit le rapport, rédigé avant le massacre perpétré le 25 mai à Houla, où 49 des 108 personnes tuées étaient des enfants, dont certains âgés de deux à trois ans, selon des témoins. "La plupart des enfants victimes de tortures témoignent qu'ils ont été battus, qu'ils ont eu les yeux bandés, contraints à des positions incommodes stressantes, fouettés avec des câbles électriques, menacés de brûlures de cigarettes, et dans un cas, soumis à des chocs électriques sur les parties génitales", ajoute le rapport.

Le gouvernement syrien et les milices à son service sont au nombre des quatre nouveaux entrants sur la "liste de la honte" de l'ONU, aux côtés de partis politiques et d'organisations du Yémen et du Soudan. Cette liste comprend au total 52 protagonistes de 11 pays, allant de la police afghane au réseau Haqqani, l'un des groupes d'insurgés islamistes afghans les plus durs, en passant par l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) d'Afrique centrale et des groupes armés soudanais et du Darfour.

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