samedi 18 février 2012

L'A380 va-t-il devoir se faire refaire le nez ?

Mauvaise passe suite, ou simple ajustement de routine ? Déjà ennuyé par un problème de micro-fissures sur les ailes de certains exemplaires de son A380, l'avionneur européen Airbus pourrait aussi devoir changer des rivets sur le nez de ses gros porteurs, selon le Financial Times Deutschland vendredi
L'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) prépare une consigne pour échanger 6 rivets en aluminium contre des rivets plus résistants en titane sur le nez des A380, selon le journal économique allemand. Car en cas de choc extrême, comme une brutale dépressurisation, le radôme - la coupole protégeant l'antenne du radar sur le nez de l'appareil - risquerait de se détacher. L'échange des rivets devrait être fait dans les 8 prochains mois, selon la consigne en préparation de l'AESA. Il faut compter environ 3 heures et demi pour changer ces pièces, a déclaré un porte-parole d'Airbus au Financial Times Deutschland.

Airbus relativise

Un porte-parole d'Airbus a souligné que la directive de l'AESA n'était qu'"un projet en discussion" et a relativisé le problème. Ce projet, affiché sur le site de l'AESA, est ouvert à la consultation jusqu'au 14 mars. "Il s'agit là de la vie ordinaire d'un programme aéronautique et le délai de huit mois envisagé pour les compagnies prouve à quel point ce sujet ne relève pas d'une question de sécurité aérienne", a-t-il déclaré. Plusieurs dizaines de rivets fixent le "radôme", le capot en matériaux composites qui protège le nez de l'avion, explique-t-on chez Airbus. Selon le projet de directive, le problème de fatigue des six rivets en aluminium "pourrait conduire à la perte du radôme en vol en cas de dépressurisation brutale" s'il n'y est pas remédié. Airbus a résolu le problème sur les appareils en construction et a envoyé aux clients des recommandations pour intervenir sur les A380 en service, ajoute le projet de directive. "Tous les avions sont passés par là", tempère aussi uinporte-parole de l'AESA. Sur un nouvel appareil "il y a des ajustements qui se font, c'est tout-à-fait normal. C'est Airbus qui nous a alertés, c'est la preuve que le système fonctionne bien".

Début février l'AESA avait annoncé que l'ensemble des 67 Airbus A380 en service dans le monde devaient être inspectés en raison de fissures apparues dans la voilure de certains d'entre eux. Fin 2010 c'étaient les réacteurs Rolls-Royce équipant certains A380 qui avaient dû être révisés d'urgence, après l'explosion de l'un d'entre eux en plein vol d'un avion de Qantas.

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