vendredi 20 janvier 2012

Après sa mise en examen, Courroye riposte

"Avec ma mise en examen, on ouvre une boîte de Pandore". Dans une interview au Parisien publiée jeudi, le procureur de Nanterre Philippe Courroye, mis en examen pour avoir fait examiner en 2010 des factures détaillées de téléphones de journalistes, ou "fadettes", riposte en expliquant notamment avoir déposé deux requêtes en vue de faire annuler sa mise en examen.
Il dit vivre sa situation "comme une profonde injustice personnelle". "Cette décision me semble également dangereuse pour le bon fonctionnement de l'institution judiciaire", ajoute-t-il. Le parquet de Nanterre a annoncé lui-même mardi la mise en examen du procureur pour "collecte illicite de données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal et illicite et violation du secret des correspondances".
Démissionner ? "Pas question"
Cette mesure ordonnée par la juge d'instruction parisienne Sylvie Zimmermann, très rare concernant un haut magistrat, frappe une figure symbolique de la magistrature en vue depuis plus de 20 ans, qui revendique son amitié avec Nicolas Sarkozy. Le ministère de la Justice, son autorité de tutelle, n'a pas fait de commentaires mais il est très peu probable qu'il pousse le magistrat à partir. Philippe Courroye précise au Parisien qu'il n'est "absolument pas question" pour lui de démissionner.

C'est la seconde personnalité proche du chef de l'Etat mise en cause dans les affaires de "fadettes" de journalistes, après le patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini, poursuivi depuis octobre dans une affaire voisine. Le procureur de Nanterre s'agace, dans son interview au Parisien, qu'on le dise proche du chef de l'Etat. "Cette affirmation n'a qu'un seul but : me politiser pour me discréditer en tant que magistrat", dit-il. "Or je n'appartiens à aucune chapelle, aucun parti, aucun syndicat. Mon seul souci est et a été toujours été l'intérêt général".

Il est reproché au procureur Courroye des réquisitions délivrées en septembre 2010 à la police afin qu'elle examine les communications de deux reporters du journal Le Monde, Gérard Davet et Jacques Follorou. Il s'agissait alors de savoir qui avait inspiré un article relatant une perquisition chez l'héritière de L'Oréal
Liliane Bettencourt, au centre d'une enquête qui menace le pouvoir exécutif. Philippe Courroye soupçonnait sa rivale, la présidente de chambre correctionnelle Isabelle Prévost-Desprez.
http://lci.tf1.fr/france/justice/apres-sa-mise-en-examen-courroye-riposte-6941011.html

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