dimanche 23 octobre 2011

Puteaux : les canards contre-attaquent

Toute l'affaire, qui tient autant de la farce que du bras-de-fer politique, avait démarré jeudi avec ces révélations d'un élu d'opposition de Puteaux, en proche banlieue parisienne : Christophe Grébert (Modem) avait affirmé sur son blog que Joëlle Ceccaldi-Raynaud, député-maire UMP de la ville, mise en cause dans une affaire de pots-de-vin relayée par le Canard enchaîné, avait demandé à son équipe d'acheter tous les exemplaires de l'hebdomadaire en vente sur le territoire de sa commune. Des propos confirmés par le journaliste du Canard Hervé Liffran : "Non seulement (le) maire de Puteaux a fait acheter la quasi-intégralité des 600 exemplaires du Canard enchaîné mis en vente mais (il) fait régner un climat de peur sur les kiosquiers, certains d'entre eux refusant d'être réapprovisionnés en raison d'éventuelles représailles", avait-il assuré. La contre-attaque est venue samedi sous une forme inédite : à l'initiative d'élus d'opposition MoDem, PS et EELV, une petite foule de protestataires déguisés en canards sont descendus dans les rues pour distribuer l'hebdomadaire de la discorde
"Nous étions une quarantaine, certains avec des masques de canard, d'autres avec des becs et nous avons distribué quelques milliers de photocopies de l'article et quelques dizaines d'exemplaires du Canard enchaîné", a raconté Christophe Grébert. "Le but était de préserver la liberté de la presse et le droit du citoyen de Puteaux de s'informer", a renchéri Olivier Kalousdian, responsable du groupe EELV Puteaux.

Mais pourquoi tant de bruit et d'agitation ? Tout simplement parce que, dans son édition du 19 octobre, le Canard enchaîné affirmait que Joëlle Ceccaldi-Raynaud avait été entendue en août comme témoin assisté par un juge d'instruction de Nanterre dans une enquête sur des soupçons de commissions occultes dans le cadre de l'attribution d'un marché par le syndicat intercommunal de chauffage urbain de la Défense (Sicudef) à Enerpart. L'élue de Puteaux a annoncé mercredi qu'elle allait déposer une plainte en dénonciation calomnieuse, tout en se disant "étrangère" à cette affaire. Pour sa part, le journaliste Hervé Liffran n'en est toujours pas revenu : tenter d'empêcher la distribution de tous les exemplaires du Canard était, selon lui, une "première" dans l'histoire de l'hebdomadaire satirique.

Aucun commentaire: