dimanche 18 septembre 2011

Sécurité nucléaire : EDF et Areva s'estiment au niveau

Face au risque d'incident pour les centrales nucléaires françaises, EDF et Areva sont confiants. EDF affirme que les centrales nucléaires françaises ont une "marge satisfaisante" pour les mettre à l'abri d'un accident de l'ampleur de Fukushima mais propose quand même des mesures nouvelles pour renforcer leur sécurité. De son côté, Areva conclut, sur la base d'une auto-évaluation, à "une bonne robustesse" des installations nucléaires de La Hague face à de plus fort séismes et autres "agressions externes" que ceux pris en compte avant l'accident de Fukushima.

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait demandé aux exploitants de 80 installations jugées prioritaires, dont les 58 réacteurs nucléaires d'EDF et le site de retraitement de la Hague exploité par le groupe Areva, de procéder à des "évaluations complémentaires de sûreté" en tirant les premières leçons de l'accident survenu en mars au Japon suite à un séisme et un fort tsunami.

Pour EDF, cette auto-évaluation, selon des critères imposés par l'Etat, illustre également "une bonne robustesse des moyens de secours en place en cas de perte totale et cumulée des sources électriques et de refroidissement". L'exploitant français propose toutefois de mettre en oeuvre plusieurs "parades supplémentaires" pour éviter un scénario similaire à celui de Fukushima. Même satisfecit chez Areva : "L'évaluation complémentaire qui a été menée pour les INB (installations nucléaires de base) de La Hague conclut globalement à une bonne robustesse de l'installation face aux agressions envisagées". La prise en compte d'agressions d'un niveau plus élevé que celui jusque-là estimé plausible "ne fait pas apparaître de risques de nature nouvelle par rapport à ceux pris en compte à la conception", assure Areva. L'analyse a mis "en évidence une robustesse des installations nucléaires jusqu'à des séismes de magnitude comprise entre 6,4 et 7,3", selon le rapport.

"C'est du flan"
Evidemment ces conclusions positives ne sont pas du goût de tous. A commencer par les partisans de la sortie du nucléaire. Les rapports sur les tests de résistance des centrales rendus publiques par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) "n'apportent rien qu'on ne savait déjà", a regretté Jean-Marie Brom, radio-physicien au CNRS de Strasbourg et responsable Est du Réseau Sortir du Nucléaire. "Ces tests c'est du flan", a-t-il affirmé en prenant notamment l'exemple de la centrale alsacienne de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus ancienne du parc français. M. Brom a souligné qu'il n'y avait eu "aucune nouvelle étude". "Ces rapports ne sont qu'un recopiage des évaluations de sûreté et des procédures contre les agressions extérieures faites par l'exploitant lui-même", a-t-il ajouté. "Ma conclusion c'est que si on avait demandé l'an dernier à Tepco de faire un rapport sur la centrale de Fukushima, elle aurait été jugée parfaitement sûre", a conclu Jean-Marie Brom.

En service depuis 1977, Fessenheim est la doyenne des centrales nucléaires françaises. Dotée de deux réacteurs nucléaires d'une puissance de 900 mégawatts chacun, elle est particulièrement décriée par les écologistes, qui réclament sa fermeture en pointant notamment sa "vétusté" et son exposition aux risques sismiques et d'inondations.

Aucun commentaire: