mardi 27 septembre 2011

Bisphénol A : limiter l'exposition des femmes enceintes et des enfants, une priorité

En juin 2010, le Parlement français, suivi un an plus tard par les autorités européennes, interdisait la fabrication et la commercialisation de biberons contenant du bisphénol A (BPA). Cette substance, utilisée dans la fabrication de nombreux plastiques, fait l'objet depuis trois ans de travaux d'expertise et d'avis de l'Agence de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses). L'instance a déjà publié des recommandations sur la réduction des expositions et sur la nécessité d'un étiquetage. Elle est allée plus loin mardi en préconisant dans deux rapports la limitation de l'exposition au bisphénol A des femmes enceintes et des enfants, vu ses effets "avérés" chez l'animal et "suspectés" chez l'homme.
Le bisphénol A se trouve, selon l'Anses, dans "près d'une soixantaine de secteurs d'activité", dont la plupart des conditionnements d'aliments et boissons, les jouets et les articles de puériculture, voire les tickets de caisse des supermarchés et possiblement le matériel médical. Sa consommation est "en augmentation régulière". L'Anses préconise l'utilisation de produits de substitution au BPA - un mélange de phénol et d'acétone utilisé dans la fabrication de nombreux plastiques - ce qui protègerait également la population générale de tout risque éventuel.


L'OMS juge "prématuré" des mesures de protection
Les deux rapports publiés mardi, sur les usages du bisphénol A d'une part et sur ses effets sanitaires d'autre part, sont fondés sur les études scientifiques disponibles et diverses expertises. Les effets néfastes sont possibles "même à de faibles niveaux d'exposition", c'est-à-dire à des "doses notablement inférieures aux doses de référence utilisées à des fins réglementaires". L'agence considère désormais comme un "objectif prioritaire" la prévention des expositions des populations les plus sensibles que sont les nourrissons, les jeunes enfants, les femmes enceintes ou qui allaitent. Elle lance aussi un appel à contribution pour recueillir à brève échéance, soit d'ici à fin novembre, toute donnée sur des produits de substitution et sur leur innocuité. En novembre dernier, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait estimé de son côté "prématuré" de prendre des mesures de protection contre le BPA.

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